Le Conseil fédéral a été clair ce mercredi: «Si la priorité était dans un premier temps d'assurer l'accueil et l'hébergement des personnes fuyant l'Ukraine, il s'agit à présent de permettre aux bénéficiaires du statut de protection S de participer à la vie économique et sociale en Suisse». Un message porté par la conseillère fédérale en charge du dossier: Karin Keller-Sutter.
Certes, le statut de protection S est orienté vers le retour. Mais cela n'exclut pas un travail en Suisse. En visite à l'auberge Ochsen à Münsingen (BE), Karin Keller-Sutter s'est entretenue avec une cuisinière ukrainienne et la gérante de l'établissement sur le déroulement du travail au quotidien.
Les cantons ont délivré près de 1000 autorisations de travail pour des réfugiés d'Ukraine jusqu'à maintenant. Le nombre réel pourrait néanmoins être plus élevé. En effet, la saisie dans les banques de données de la Confédération ne se fait qu'après l'établissement du permis pour étrangers, alors que l'autorisation de travail peut être délivrée dès l'octroi du statut de protection S.
Les secteurs qui ont embauché le plus d'Ukrainiens sont l'hôtellerie et la restauration. On compte, pour l'heure, 203 autorisations de travail dans ces secteurs d'activité.
Nous vous expliquions début mai que dans la restauration et l'hôtellerie le manque de personnel qualifié est «très aigu», déclarait Claude Meier, directeur de l'association de la branche de l'hébergement Hotellerie Suisse. Il était déjà difficile de trouver le personnel adéquat avant la pandémie. Maintenant, la situation s'est encore aggravée. C'est ce que confirmait Florian Senn, Head of Recruiting chez SV Group, qui est actif aussi bien dans la restauration collective que dans l'hôtellerie. Ce sont surtout les cuisiniers qui sont recherchés.
En dehors de la restauration, les domaines suivants ont recruté le plus d'Ukrainiens:
Avec 188 autorisations, le canton de Zurich arrive en tête, suivi des cantons d'Argovie (98), de Berne (95) et de Thurgovie (92).
Karin Keller-Sutter a souligné l'engagement de Gastrobern, la fédération des restaurateurs du canton de Berne. Cette dernière a créé très tôt une bourse de l'emploi pour les Ukrainiens et leur propose des cours. Tobias Burkhalter, président de Gastrobern, a déclaré que plus d'une centaine d'établissements bernois avaient annoncé plus de 130 postes vacants. L'association a reçu les dossiers de plus de 70 réfugiés et trois contrats de travail ont été conclus.
Selon les déclarations du Secrétariat d'Etat à la migration (SEM) publiées mercredi sur Twitter, 51 860 Ukrainiens ont reçu le statut de protection S.
Mercredi 1er juin - les derniers chiffres sur la situation des réfugiés ukrainiens en Suisse: 54 699 demandes de statut S, dont 51 860 personnes ont obtenu le statut S. #ukraineInfoCH pic.twitter.com/16zQB4vbZH
— SEM (@SEMIGRATION) June 1, 2022
De son côté, le Département fédéral de justice et police (DFJP) indique que plus de 1000 d'entre eux ont obtenu des autorisations de travail de la part des différents cantons du pays. Une rencontre entre les partenaires sociaux et les cantons est également prévue fin août. (ats/sia)