Trois familles d'accueil ukrainiennes avec 25 enfants ont trouvé refuge dans un ancien foyer vaudois. Originaires de l'est du pays, ces familles nombreuses ont fui les bombardements et ont été accueillies par l'ONG alémanique Tipiti, soutenue par SOS Villages d'Enfants.
21.06.2022, 18:5303.03.2023, 14:47
C'est une véritable cour de récréation que nous voyons en franchissant le seuil de l'ancien foyer de Gilly (VD). Des dizaines d'enfants s'activent sur leur vélo et jouent au foot avec entrain. «Vous voyez, ça bouge beaucoup ici», sourit Ana Rexhepi, éducatrice fraîchement engagée par l'association Tipiti. En effet, l'ambiance joyeuse nous ferait (presque) oublier que ces familles nombreuses ont fui les villes touchées par les bombardements comme Soumy, Kharkiv ou Marioupol.
«Certains enfants sont encore stressés et dorment mal, mais ils commencent à s'habituer petit à petit à leur nouvel environnement»
Ana Rexhep, éducatrice
Familles très nombreuses
Au milieu de cette foule joyeuse, nous rencontrons Tatiana Syrotenko, maman d'une petite fille et qui a adopté sept autres enfants. «Mon mari et moi, on n'arrivait pas à avoir d'enfant et on a décidé d'en accueillir un, puis deux puis trois, nous voici une très grande famille aujourd'hui», sourit-elle timidement. Car c'est là tout l'enjeu de l'arrivée de ces familles en Suisse. Elles peuvent réunir jusqu'à une dizaine d'enfants et leur fuite d'Ukraine n'a pas été des plus simples.
«La difficulté principale de ces familles était de trouver une solution d'hébergement assez grande pour les accueillir»
Olivier Geissler, responsable romand de l'ONG Tipiti
Olivier Geissler de l'ONG Tipiti nous explique que leurs partenaires ukrainiens de longue date ont identifié des familles d'accueil qui souhaitaient fuir l'est de l'Ukraine. Le responsable suisse romand de Tipiti est allé chercher certaines familles à la frontière polonaise.
«Voir une famille de seize personnes arriver avec quelques bagages seulement et se dire qu'elle a dû tout laisser sur place, c'est un souvenir marquant»
Olivier Geissler, responsable romand de l'ONG Tipiti
Et après?
Olivier Geissler se montre prudent quant aux perspectives d'avenir pour ces familles en Suisse:
«On espère que ces familles vont s'intégrer à moyen terme en Suisse et si la situation en Ukraine le permet, on pourrait envisager une réinstallation dans leur pays d'origine, mais l'objectif actuel, dans un premier temps, c'est leur installation en Suisse»
Olivier Geissler
Leur installation dans le canton de Vaud se fera donc pas à pas. Nous avons demandé à Tatiana Syrotenko, mère adoptive de six enfants et enceinte de huit mois, ce qu'elle envisageait de faire en Suisse. Elle répond toujours avec un sourire timide:
«On voulait donner un prénom slave à notre bébé qui naîtra bientôt, mais maintenant on se demande s'il ne faut pas trouver un nom qui se prononce plus facilement en français»
Tatiana Syrotenko
Pour la maman, c'est une sorte de premier pas vers un pays qui les a accueillis alors que, selon elle, sa famille n'avait aucune perspective en Ukraine.
Les œuvres de DALL-E Mini
1 / 13
Les œuvres de DALL-E Mini
Staline jouant du saxophone
Témoignage d'une famille de réfugiés
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
La branche surfe sur le chaos du président américain pour faire du chantage à l'Europe. C'est le monde à l'envers, et c'est énervant.
Dans le langage populaire, on dit qu'on a «trop chargé la barque». Au travail, dans le monde politique, on utilise volontiers cette expression lorsqu'on a voulu trop en faire, tout accumuler. Jusqu'à ce que celle-ci se mette à couler.