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Harcèlement à la RTS: les dernières révélations tombent

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Harcèlement à la RTS: les dernières révélations tombent

Mis sur pied après l'enquête du «Temps» sur des cas de harcèlement au sein de la RTS, le Collectif de défense, un organe indépendant, révèle ce matin les conclusions de ses investigations. Deux enquêtes vont être ouvertes.
01.07.2021, 10:0501.07.2021, 17:49
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«De l’analyse des témoignages recueillis par le CDD, il ressort de nombreuses situations d’atteintes à la personnalité. Aucun témoignage ne fait état d’une situation en cours qui aurait nécessité l’ouverture d’une enquête ces derniers mois», informe ce matin la Radio Télévision Suisse (RTS) dans un communiqué.

Le CCD, c'est le Collectif de défense, un organe indépendant avec à sa tête des avocates, mis sur pied à la suite de l'enquête du Temps d'octobre dernier sur des faits de harcèlement présumés.

«Dans ses recommandations, le CDD préconise l’ouverture de deux enquêtes pour déterminer si des agissements de harcèlement ont été commis par deux collaborateurs toujours en poste à la RTS.»

Les regrets de la Direction

«Nous avons agi rapidement pour permettre à toute personne qui le souhaitait de s’exprimer en toute sécurité», réagit Pascal Crittin, directeur de la RTS. «Nous regrettons vivement les atteintes à la personnalité qui ont pu se produire ces vingt dernières années et nous présentons nos excuses aux personnes qui ont souffert en raison de comportements inacceptables ou de dispositifs de prévention insuffisants. Nous mettons en place un plan d’actions pour améliorer de manière significative ces dispositifs et la gestion du personnel pour que cela ne soit plus possible à la RTS.»

«Ces enquêtes seront menées en toute indépendance et dans le plus strict respect de la protection de la personnalité par un bureau indépendant. Les deux personnes mises en cause seront suspendues le temps des enquêtes», écrit encore la RTS.

Par ailleurs, poursuit le communiqué de la RTS, «le CDD recommande des analyses sur le climat de travail dans deux secteurs pour vérifier les éventuelles atteintes à la personnalité, ainsi que cinq entretiens avec des personnes actives à la RTS pour leur rappeler la politique de tolérance zéro concernant les agissements problématiques et les discriminations. Enfin, le CDD signale des comportements potentiellement inadéquats concernant neuf personnes aujourd’hui à la retraite ou ayant quitté la RTS. Celles-ci seront informées du fait qu’elles sont mentionnées dans les témoignages. Des enquêtes de responsabilité de la hiérarchie seront menées sur les cas avérés».

Batterie de mesures contre le harcèlement

En conclusion, et toujours selon le communiqué de la RTS, «le CDD livre une série de recommandations générales que la RTS va suivre en mettant en œuvre d’ici la fin de l’année les mesures annoncées aujourd’hui par la SSR, ainsi que d’autres mesures préparées ces derniers mois au niveau de la Direction de la RTS ou en discussion avec le SSM romand. Parmi ces mesures: le renforcement du dispositif de prévention et de lutte contre le harcèlement et toute forme d’atteinte à la personnalité, la formation obligatoire et continue des managers et la sensibilisation du personnel sur ces questions, la mise en place de personnes de confiance internes et externes et celle d’un organisme externe chargé des enquêtes en cas de soupçon, une meilleure transparence sur un certain nombre de processus et de décisions, le renforcement du rôle des RH (ressources humaines) à tous les niveaux de l’entreprise ou encore la promotion de la diversité et de l’inclusion comme la RTS s’y est engagée en décembre dernier».

En tout, 25 mesures seront prises, annonce de son côté le conseil d'administration de la Société suisse de radiodiffusion (SSR), l'organe de tutelle de la RTS.

Ces dernières révélations, accompagnées de recommandations et de mesures, ont pour point de départ l'enquête du quotidien Le Temps sur des faits de harcèlement présumés, parue le 29 octobre 2020. Elle visait l'ex-présentateur vedette du TJ, Darius Rochebin, qui sera finalement blanchi en date du 16 avril, ainsi que deux autres collaborateurs de la RTS, dont les noms n'étaient pas révélés. L'un a depuis quitté l'entreprise, l'autre a reçu un blâme.

Une première enquête indépendante

Les trois cas soulevés par Le Temps ont donné lieu à une enquête indépendante, menée par un cabinet d'avocates de Genève, Troillet, Meier, Raetzo. C'est cette investigation-là qui a conclu à l'absence de faits pénalement répréhensibles s'agissant de Darius Rochebin. Elle ne doit pas être confondue avec l'enquête, également indépendante, dirigée par le CDD, et dont sont rendues aujourd'hui les conclusions.

Mandaté en novembre 2020 par la RTS et le Syndicat suisse des mass médias (SSM), le CDD a travaillé sur la base de plus de 200 témoignages recueillis jusqu'à fin janvier. Le CDD est constitué d'avocates attachées à la défense de la cause féministe.

La publication de l'enquête du Temps a permis ou accéléré la mise en œuvre de programmes en lien avec cette cause, justement, telle la sensibilisation au langage et à l'écriture inclusive. A cette occasion, un collectif interne à la RTS, le collectif dit du 14 juin, s'appuyant sur la dynamique née de la Grève des femmes du 14 juin 2019, a fait parler de lui.

Le rapport du Collectif de défense devait être présenté ce jeudi matin, entre 9h30 et 11h30, au personnel de la RTS.

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