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A la RTS, «plusieurs autres cas» de harcèlement

A la RTS, «plusieurs autres cas» de harcèlement. Watson.
Combien de cas? Quelle gravité? A quelle hauteur hiérarchique? Nous avons posé ces questions hier soir à la RTS et à la SSR.Image: shutterstock/olrat

Il y a «plusieurs autres cas» de harcèlement à la RTS

Les cas de harcèlement à la RTS, révélés par la presse il y a six mois, ne sont pas les seuls. D’autres ont été repérés, à la suite de l'enquête interne, et des sanctions ont été prononcées.
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07.05.2021, 11:1307.05.2021, 21:15
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La crise qui frappe la RTS n’est de loin pas terminée. Petit à petit, les choses bougent et le recueil des témoignages a révélé de nouveaux comportements qualifiés d’inacceptables par la direction du média de service public.

«Tout cela a mis en évidence des situations qui n’auraient pas dû se produire. Et nous a conduits à agir. D’abord, en appliquant la tolérance zéro face au harcèlement et en traitant non seulement les cas cités dans la presse, mais aussi plusieurs autres repérés depuis», écrit dans un mail interne du 5 mai le directeur de la RTS, Pascal Crittin.

Il ajoute:

«Tous ces cas ont fait l’objet de sanctions proportionnées mais néanmoins fortes, allant jusqu’au licenciement. Aux victimes, nous présentons nos excuses et espérons leur apporter du réconfort par nos décisions et notre engagement»
Pascal Crittin, directeur de la RTS

Combien de cas? Quelle gravité? A quelle hauteur hiérarchique? Nous avons posé ces questions jeudi soir à la RTS et à la SSR, entreprise qui la chapeaute et qui reçoit environ 1,2 milliard de francs par année avec la redevance radio-TV (soit près de 80% de son budget). Elles sont restées sans réponse.

Dans le même temps, la direction de la RTS affirme être en attente du rapport final du Collectif de défense sur l’ensemble des témoignages recueillis (plus de 230). Sa sortie est prévue pour la fin du mois de juin et «nous traiterons ces situations comme il se doit», promet Pascal Crittin.

Premières mesures annoncées

Vendredi matin, la SSR a par ailleurs annoncé aux employés la mise en œuvre d’un premier paquet de mesures. En interne, on parle «des premières décisions prises pour améliorer la situation», présentées par Jean-Michel Cina, président du conseil d’administration de la SSR, Ursula Gut-Winterberger, membre du même conseil, et Gilles Marchand, directeur de la SSR et big boss de la RTS au moment des faits révélés par Le Temps.

Les employés de la RTS étaient aussi invités à participer en posant leurs questions par écrit seulement, comme ce fut le cas lors de la conférence de presse du 16 avril.

Dans son courriel aux employés, Pascal Crittin affirme encore: «Il n’y a pas que le harcèlement ou le mobbing qui provoquent de la souffrance. Il y a aussi des formes plus discrètes de comportements inacceptables, comme les abus de pouvoir, les discriminations de genre ou autres, le favoritisme, les engagements non honorés ou les comportements d’employé-e-s (quel que soit leur niveau hiérarchique) qui ne respectent pas les principes ou valeurs prônées par la RTS».

Ce qui a été annoncé, selon le Syndicat suisse des mass médias (SSM): la mise en consultation de deux propositions évoquées mi-avril, soit la mise en place de personnes externes à différents échelons de l’entreprise et la création de formations internes pour sensibiliser les cadres aux questions de harcèlement. Pour le SSM, ce n’est que de la cosmétique:

«Ce ne sont pas de simples changements dans des règlements qui vont rétablir la confiance»
Jamal Al-Amine, secrétaire syndical

En parallèle, le directeur a lancé un baromètre de la confiance au sein de l’entreprise. Celui-ci devrait être renouvelé régulièrement. «Nous espérons que les résultats nous permettront de contribuer, tou-te-s ensemble et de manière constructive, à favoriser un cadre de travail sain et empreint de confiance, pour le bien de la RTS et du public», affirme le directeur.

Restaurer la confiance

Ce n’est pas gagné d’avance. Si l’on en croit Le Courrier du 20 avril, plus de 350 employés de la RTS se sont dits «sidéré·es» par les décisions annoncées mi-avril par la SSR et la RTS. Ils seraient aujourd’hui environ 500 à avoir signé cette lettre envoyée à la direction, soit plus ou moins 20% du nombre d’employés.

«Nous avons de la peine à imaginer comment Gilles Marchand pourrait rétablir les liens de confiance avec son personnel, lui qui a tardé à reconnaître l’existence de graves dysfonctionnements au sein de la RTS», écrivent-ils dans cette missive.

Pour rappel, le 16 avril dernier, la SSR a présenté les premiers résultats des enquêtes lancées, à la suite d’un article du journal Le Temps intitulé «Darius Rochebin, la RTS et la loi du silence». Pour le célèbre présentateur, aujourd’hui employé du groupe TF1, l’enquête n’a pas permis «de conclure à des actes relevant du harcèlement sexuel ou moral». Quant aux deux autres cadres cités par le quotidien, l’un a été licencié, l’autre a écopé d’une sanction formelle.

Dans le même temps, le rédacteur en chef de l’actualité TV, Bernard Rappaz, a donné sa démission, alors que le chef des ressources humaines a été déplacé ailleurs dans l’entreprise. Plus généralement, le rapport d’enquête évoque un «malaise profond» dans les couloirs de la RTS ou encore un «manque de confiance dans certains membres de la hiérarchie».

Après ce sérieux sujet, voici des animaux mignons!

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Awww! Voici des animaux mignons!
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