Aujourd’hui, quand on croise le petit Oscar dans la rue, impossible de dire qu'il souffrait d’un cancer du foie lorsqu’il avait six mois. Mais le garçon - comme beaucoup d'autres survivants du cancer - doit lutter contre les effets à long terme de la chimiothérapie.
Un terme qui signifie que le jeune garçon a du mal à se concentrer pendant de longues périodes. Sa mère poursuit:
Aucune tentative pour trouver une solution avec la direction de l'école n'a abouti:
Mais ce n’est pas parce qu’un enfant est guéri du cancer que tout redevient comme avant, insiste la maman. «Beaucoup de gens ne semblent pas comprendre cela.»
Des histoires comme celle d'Oscar, Barbara Kohler en connaît des dizaines. Elle est psychologue spécialisée en neuropsychologie à l'Inselspital de Berne et accompagne les enfants et les jeunes après une maladie ou un accident. Bien que la plupart des effets à long terme du traitement du cancer ne soient pas visibles dans la vie quotidienne, «la radiothérapie et la chimiothérapie laissent des traces, car ces formes de thérapie invasives peuvent nuire au développement des enfants et entraîner des dysfonctionnements neuropsychologiques», détaille la spécialiste:
La psychologue s'engage pour sensibiliser aux besoins individuels des enfants qui ont déjà eu un cancer - en particulier à l'école: «C'est extrêmement important pour que les enfants concernés restent socialement intégrés et bénéficient des mêmes perspectives éducatives que tout le monde». De nombreux enseignants et écoles tentent d'aider les enfants touchés. Par exemple, en leur accordant des pauses plus fréquentes, moins d'examens ou des accords individuels:
La professionnelle sait à quel point une adaptation de l'enseignement demande des efforts aux enseignants. C’est pourquoi elle préconise de «doter les écoles de ressources suffisantes pour se rapprocher de l’objectif d’une école inclusive». Enfin, la Constitution fédérale stipule que nul ne peut être discriminé en raison d'une maladie.
Selon les chiffres de l'Association Cancer de l'Enfant en Suisse, environ 350 enfants et adolescents développent chaque année un cancer sur notre territoire. Environ quatre enfants sur cinq peuvent être guéris. Afin de faciliter au maximum leur retour à la vie quotidienne, «tout doit être fait pour que les jeunes patients atteints de cancer ne perdent pas le contact avec l'école», réclame l'association dans une nouvelle campagne. Cela nécessite des offres de formation ciblées pour les enseignants, des supports pédagogiques et une coopération plus étroite entre tous les acteurs concernés.
Camilla Adby aimerait également voir davantage de compréhension pour les enfants touchés. Son fils fréquente désormais une école spécialisée dans un autre village. Il s'y sent très à l'aise et est accompagné selon ses capacités. Pour l'instant, retourner à l’école ordinaire n’est pas une option:
(aargauerzeitung.ch)