Le projet de mariage entre Sion et Veysonnaz sera soumis au vote le 18 juin 2023. «Fusionner est une étape logique qui profite à tout le monde», estiment les deux parties.
Le projet est «solide, attractif et amène des avantages aux deux partenaires», indiquent les exécutifs des deux communes de Sion et Veysonnaz. Ils ajoutent avoir tenu compte dans son élaboration «des attentes et des craintes émises lors des divers ateliers citoyens». Son président Patrick Lathion explique:
Ses autorités ont adressé une demande de fusion à Sion en 2021, après avoir consulté la population sur sa vision pour l'avenir. Celle-ci plébiscitait alors une fusion à 87%, mais à 45% avec Nendaz et à 55% avec le chef-lieu cantonal. Le taux de participation était de 90%.
Si la fusion est acceptée, les habitants de Veysonnaz disposeront de meilleurs services et d'une fiscalité plus avantageuse, détaille Patrick Lathion.
Pour Sion, ce mariage «s’inscrit dans la logique des fusions de Salins (2012) et des Agettes (2016)», fait valoir son président Philippe Varone qui plaide pour que Sion devienne la capitale suisse des Alpes, en intégrant la coopération plaine-montagne. «Notre destin est lié aux communes avoisinantes», ajoute-t-il. En s'élargissant, Sion pèserait ainsi plus lourd au niveau national.
Cette fusion permettrait notamment une gestion plus rationnelle des transports publics, de la sécurité, des travaux publics et de la voirie. Les frontières politiques n'existent plus, souligne encore Philippe Varone. Aujourd'hui, la population veut savoir si la commune dispose d'une crèche, de transports publics ou d'une salle de sport.
La nouvelle entité portera le nom de Sion, mais le village de Veysonnaz existera toujours. «Ce serait un non-sens que la marque Veysonnaz disparaisse au vu des investissements réalisés», réagissent les deux présidents de commune. Le territoire de Veysonnaz s'étend sur 1.1 km2 pour près de 600 habitants, celui de Sion sur 35 km2 pour quelque 35'000 habitants.
Le projet ne convainc pas le mouvement sédunois «Non au Grand Sion» qui l'a fait savoir, jeudi, lors d'un point-presse. La volonté affichée de l'exécutif de faire de Sion la capitale suisse des Alpes est «arrogante» et s'apparente à «une mainmise de la ville de plaine sur les villages de montagne», indique le mouvement apolitique fondé il y a une dizaine de jours par des élus et anciens élus issus des rangs du Centre et de l'UDC.
Cette fusion avec Veysonnaz constitue la première étape de l'intention stratégique du 'Grand Sion' qui «favorise une urbanisation généralisée de la montagne». Le comité note par exemple qu'en cas de fusion, le taux de résidences secondaires, aujourd'hui de «plus de 60%» à Veysonnaz, tomberait à 9,3% «favorisant un boom des constructions».
Le mouvement sédunois dénonce, par ailleurs, «la partialité de l'étude de faisabilité» mandatée ainsi que «l'absence de discussion avec les citoyens sédunois». Ses membres estiment que le débat n'a pas eu lieu et doit être ouvert.
Le conseil général de Sion se prononcera le 4 avril. Suivront les citoyennes et citoyens de Veysonnaz et de Sion le 18 juin prochain. Des séances d’information à la population sont prévues début mai.
Si le vote est favorable, les deux communes transmettront une demande de fusion au Conseil d’Etat qui la soumettra au Grand Conseil. Si ce dernier la valide, la fusion sera effective au 1ᵉʳ janvier 2025, date du début de la prochaine législature. (jah/ats)