Lundi 29 novembre, afin d'empêcher la propagation du variant Omicron, l'OFSP annonçait une quarantaine obligatoire pour les voyageurs en provenance de dizaines de pays, dont le Royaume-Uni. Vendredi 3 décembre, cette quarantaine a été levée, mais le mal était-il déjà fait ? Pour Simon Wiget, directeur de Verbier Tourisme, cela ne fait aucun doute.
Il est encore trop tôt, selon Simon Wiget, pour évaluer l'impact sur le chiffre d'affaires, mais le directeur rappelle que les touristes anglais représentent plus de 20% de sa clientèle, sans compter les Hollandais et les Belges.
Même son de cloche du côté de Villars, où les annulations des clients étrangers ont été «conséquentes», selon le directeur de l'Office du tourisme Sergei Aschwanden. Toutefois, la levée de l'obligation de quarantaine par la Confédération a permis à certains touristes de revenir sur leur décision.
Des retournements de situations qui provoquent de l'hésitation, mais surtout de l'incertitude, tant pour les touristes étrangers que pour les opérateurs touristiques. Ainsi, pour l'Ecole Suisse de Ski Crans-Montana, les annulations ont représenté entre 20 et 30% du chiffre d'affaires de la semaine. «Nous avons dû rembourser ces montants directement aux clients qui ont annulé leur réservation. On sait que 80% des gens qui se sont désistés ne vont pas revenir sur leur décision», précise Nicolas Masserey, directeur.
Ces mesures à durée (très) limitée ont donc eu des conséquences importantes sur la fréquentation des stations, alors même que la saison s'annonçait radieuse.
Constat partagé par Sergei Aschwanden, qui est également directeur de l'association touristique Porte des Alpes, qui relève que les chiffres étaient excellents avant l'annonce de la Confédération. «La neige est au rendez-vous, les conditions sont idéales et les réservations étaient plutôt bonnes. Ce type de décisions ajoute de l'incertitude et nous a coupés dans notre élan», explique le directeur des stations de Villars-Gryon-Diablerets et Bex.
Pour ce deuxième hiver sous les restrictions Covid, les stations et leurs visiteurs se sont-ils adaptés à cette nouvelle «normalité»?
Un changement de comportement auquel les prestataires touristiques ont dû aussi s'adapter. «Après l'annonce de la fin des mesures de quarantaine, on a renvoyé un e-mail à tous nos clients qui avaient préalablement annulé pour les informer qu'ils pouvaient maintenir leur réservation. On essaie aussi d'être très réactif», commente Candy Drujeon. Des prestataires qui réagissent rapidement et des clients qui s'adaptent aux restrictions, la saison 2021-2022 signera-t-elle un renouveau des stations?
Il ajoute que les vacanciers sont désormais habitués aux contraintes et que leur seule envie cette année, c'est de sortir en plein air et, bien entendu, d'aller skier.