Sept blessés, dont trois grièvement, et une victime en coma artificiel: tel est le bilan du sérieux accident de télécabine survenu dans le Tyrol. La chute de dix mètres s'est produite mardi matin sur le domaine skiable autrichien de Hochötz. Si la cause n'était d'abord pas claire, elle a entre-temps été élucidée. Comme l'ont annoncé les remontées mécaniques concernées jeudi soir, ce sont au total trois arbres qui ont provoqué l'accident en tombant.
Toujours selon l'entreprise, un arbre de 28 mètres de haut en a entraîné un autre, plus petit, dans sa chute sur la ligne des remontées mécaniques. Un troisième arbre a par ailleurs été emporté à ce moment-là. Une étude de composition du sol aurait mis en évidence un système racinaire relativement petit et la présence de fissures. Mais dans les informations publiées, on souligne qu'il ne s'agissait pas des arbres de bordure, c'est-à-dire les plus proches de l'installation. Ceux qui ont causé l'accident se situaient à plus de 20 mètres de la ligne.
Cette chute sur le câble ou sur la pince de la cabine aurait provoqué un déraillement puis un décrochement. L'accident a également suscité un vif émoi en Suisse, nation des sports d'hiver. De quoi ramener une question sur le devant de la scène: un tel événement pourrait-il se produire dans notre pays?
Les accidents de ce type restent extrêmement rares. C'est ce que rappellent différents experts aux médias autrichiens et que souligne également l'Office fédéral des transports (OFT). C'est à lui de contrôler si les quelque 650 téléphériques au bénéfice d'une concession fédérale respectent les dispositions de sécurité en vigueur. Interrogé à ce sujet, le porte-parole de l'OFT Michael Müller, affirme:
On ne peut cependant jamais exclure totalement un tel accident. Si une entreprise de remontées mécaniques n'assume pas sa responsabilité en matière de sécurité d'exploitation, cela pourrait se produire en Suisse, poursuit Michael Müller.
L'obligation de garantir une exploitation sûre comprend également l'entretien et l'élagage des arbres et des arbustes à proximité du tracé de la remontée. Si les entreprises ne sont pas en mesure de le faire, elles doivent s'en remettre à des spécialistes (par exemple, des forestiers-bûcherons) pour évaluer la santé des arbres critiques.
Il faut par ailleurs respecter une distance minimale prescrite entre les installations et les éléments naturels aux alentours. «Les sociétés doivent vérifier ces distances au moins une fois par an», détaille le porte-parole de l'OFT. La hauteur maximale des arbres n'est, elle, pas fixée.
Dans le cadre de son activité de surveillance, l'office fédéral peut constater des manquements en la matière et ordonner les mesures correspondantes. «L'OFT prend de telles dispositions une poignée de fois par an», précise Michael Müller.
Interrogée à ce sujet, la faîtière nationale insiste elle aussi sur la rareté de ces épisodes:
Les normes de sécurité pour les installations suisses sont parmi les plus strictes en comparaison internationale. Une course de contrôle quotidienne est par exemple effectuée avant l'ouverture.
Remontées mécaniques suisses n'exclut pas toutefois pas qu'un arbre tombe sur une infrastructure. Des fortes chutes de neige ou une tempête entraîneraient, le cas échéant, un renforcement de la surveillance du réseau.
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker