En Suisse, plus de 99% de la population se considère clairement comme homme ou femme. Mais attention: il est toutefois important d'apporter des nuances.
Effectivement, selon un sondage sur le thème du genre mené par l'institut Sotomo, le tableau se complexifie lorsqu'il s'agit de caractéristiques concrètes. En effet, si une très petite minorité de la population se considère explicitement comme non-binaire (0,4%), rares sont les personnes qui se décrivent comme exclusivement masculines ou exclusivement féminines.
Selon l'étude, pour 55% de la population, le sexe joue un rôle important pour la construction de sa propre identité. Et c'est particulièrement le cas des femmes:
Autre fait pointé par le sondage: les femmes sont davantage confrontées à leur féminité en raison de discriminations persistantes. De leur côté, il semblerait que les hommes associent moins leurs possibilités et leurs limitations à leur sexe.
Un fossé idéologique apparaît toutefois chez les hommes en fonction de leur bord politique quand on leur demande «l'importance d'être un homme».
Une majorité des sondés s'accordent sur le fait que les différences entre les sexes ont des raisons aussi bien biologiques que sociales.
De chaque côté du tableau, 17% pensent que les différences de comportement sont innées. De même, 17% sont d'avis qu'elles sont uniquement le résultat de conventions sociales. Les hommes plutôt âgés surtout soulignent l'importance des facteurs biologiques.
Seuls 18% des personnes interrogées pensent qu'il n'y a que des femmes et des hommes. Le fait que certaines personnes ne se laissent pas classer dans ce schéma est aujourd'hui courant, selon l'étude.
Si les sondés se montrent ouverts en termes de diversité des genres, ils sont en revanche plus divisés sur la manière de gérer cet état de fait dans l'administration. Aujourd'hui, en Suisse, il faut encore se désigner comme homme ou femme dans les documents officiels. Une bonne moitié des personnes interrogées souhaiterait que cela change, l'autre moitié s'y oppose.
Une majorité n'accepte pas l'étoile de genre et d'autres formes d'écriture similaires: 7% seulement les utilisent. Le masculin générique, soit l'utilisation de la forme masculine pour désigner également les femmes comme c'est le cas en français, ne remporte les faveurs que de 27% des sondés.
(ats/mbr)