Le nouveu technicien du FC Sion dans sa tenue de travail préférée. image: KEYSTONE
Le Soleurois est le nouvel entraîneur du FC Sion. Sa particularité? Coacher en cuissettes, même en hiver. Et ce n'est pas une faute de goût, selon une spécialiste de la mode.
«C’est un bel homme!» tranche d'entrée Emmanuelle Chaussinand, conseillère en image et styliste sédunoise. «Il a de beaux yeux et un bon look, il me fait penser à Alain Delon.» De son propre aveu, la Valaisanne n'est pas une grande fan de football. Mais si elle se décide à aller à Tourbillon voir un match quand les stades seront rouverts au public, elle y verra Marco Walker.
Marco Walker a dirigé son premier entraînement en Valais ce mardi. keystone
Le Soleurois est le nouvel entraîneur du FC Sion depuis mardi. Il succède à Fabio Grosso, limogé il y a dix jours. Il vivra sa première expérience comme coach principal sur un banc professionnel. Mais l'ancien entraîneur-assistant du FC Bâle a une particularité encore plus singulière: il dirige ses équipes en short, été comme hiver. Comme par exemple en février 2011 à Moscou durant un match d'Europa League, avec des températures négatives.
Mais d'où vient cette étrange habitude?
Marco Walker, sur le site de la Swiss Football League en 2014
Là où certains voient une faute de goût pour un entraîneur de ce niveau, Emmanuelle Chaussinand rectifie: «Il a de belles jambes. Et on peut avoir la classe en portant un short.» Mais la spécialiste de mode pose une condition, et pas des moindres. «Le choix des couleurs est très important. Avec un teint comme celui de Marco Walker et des cheveux gris, il faut privilégier quelque chose de sobre, des couleurs froides. Par exemple un bleu marine.»
Marco Walker (deuxième depuis la gauche) alors entraîneur-assistant d'Heiko Vogel pendant un match à Munich en mars 2012. Courageux! Image: KEYSTONE
Problème: ce n'est pas vraiment les couleurs du club valaisan, où le rouge prédomine. Emmanuelle Chaussinand est catégorique:
Emmanuelle Chaussinand, styliste sédunoise avec de l'humour
Pour la styliste basée à Sion, les nouveaux équipements militaires des pensionnaires de Tourbillon s'accordent encore moins bien que ceux rouge et blanc avec la «typologie » (teint, cheveux et yeux) du technicien soleurois. A qui le gris et le blanc siéent davantage, selon la spécialiste.
Tenue de camouflage efficace: les joueurs du FC Sion sont invisibles dans le haut du classement de Super League. Image: KEYSTONE
Un autre paramètre dont il faut tenir compte dans le choix des vêtements pour un entraîneur: la morphologie. Emmanuelle Chaussinand a là encore quelques conseils à prodiguer. «Marco Walker est baraque. Alors quand il met une grosse veste, il y a un déséquilibre entre le haut et le bas de son corps. Parce que ses jambes dénudées sont assez fines. Un pantalon de jogging, par exemple, rééquilibrerait le tout.»
Avant l'arrivée de Walker sur le banc, le président du FC Sion Christian Constantin a lui-même coaché l'équipe lors des deux derniers matchs. Comme pour son nouvel entraîneur, ses vêtements ont attiré les yeux. Le boss de Tourbillon a arboré à chaque fois un manteau jaune tirant sur le beige.
Christian Constantin coachant le FC Sion dimanche dernier contre Servette. Image: KEYSTONE
«Un choix de couleur judicieux avec son teint» approuve Emmanuelle Chaussinand. La Sédunoise voit toutefois un bémol: «Cette teinte dépareille trop avec les maillots rouges de l'équipe.» Surtout, la conseillère en image met en garde:
Emmanuelle Chaussinand
De quoi contenir les envies du président valaisan de venir épauler son nouveau technicien si les choses se passent mal? Quoi qu'il en soit, Christian Constantin nous a assuré qu'il n'impose pas de dress code à ses entraîneurs sur le banc. Marco Walker aura donc le droit de porter son short fétiche s'il le désire.
Contraste au FC Bâle entre Marco Walker (devinez lequel des deux) et l'ancien entraîneur Heiko Vogel. keystone
On met notre main à couper qu'il aurait même l'autorisation de tenter la combo claquettes-chaussettes si elle permet au FC Sion, actuel avant-dernier de Super League et barragiste, de se sortir de cette situation délicate. Mais avant de penser mode, le Soleurois devra imposer un style – de jeu – à sa troupe, en tenue de camouflage ou non.