Mercredi matin, destination watson, mon lieu de travail, situé rue de Bourg, au centre de Lausanne. Descendu du train, je me rends à la station de métro, celle de la ligne M2. Je monte dans la rame, moins chargée que d'habitude à cette heure-là. C'est autant d'odeurs d'aisselles et de bousculades en moins. J'arrive même à trouver une place assise. Cool!
La rame démarre, fait halte à la station Flon, puis repart. On n'atteindra pas la suivante, Riponne-Maurice Béjart. Soudain, la sensation de plénitude «métrolifère» s'arrête sec. Violemment, même. Heureusement que les personnes debout se tenaient aux barres et poignées et avaient des appuis dignes de Marco Odermatt, sinon c'était bingo! Il est 8h18. On ne le sait pas encore, mais cet incident va contrarier le début de journée de bon nombre d'usagers du M2.
Après cinq minutes d'arrêt forcé, et alors qu'on se trouve dans un tunnel, on entend les premiers grognements de pendulaires dépités qui réalisent qu'ils arriveront en retard au bureau. Quelques-uns, rares, appellent leurs collègues pour les avertir de ce désagrément. J'ai personnellement privilégié un message sur le groupe WhatsApp de watson: même cette situation exceptionnelle n'a pas eu raison de ma sacro-sainte horreur de téléphoner dans un transport public.
Les minutes passent. Toujours rien. Je m'étonne du calme général régnant dans la rame et commence à me dire que c'est une aubaine qu'il n'y ait pas de claustrophobes parmi nous. En tout cas, aucun ne se manifeste. En guise de communication des Transports publics lausannois (TL), seule une annonce automatisée souhaitant la bienvenue aux voyageurs passe toutes les trois minutes. Les deux premières fois, elle fait (sou)rire jaune. A la troisième, l'ironie polie des passagers fait place à des rictus agacés.
Après un peu plus de 20 minutes à l'arrêt, une lumière scintille dans le noir. Celle émanant de la lampe de poche de l'employé – courtois, rassurant – des TL venu évacuer la rame depuis l'extérieur. On sort de celle-ci un par un, en file indienne. Quelques marches à descendre et nous voilà serpentant sur le chemin étroit longeant la voie, celui qu'on ne calcule jamais quand tout roule normalement. Qu'on n'imagine en tout cas ne pas devoir emprunter un jour.
Après une bonne minute de marche, j'aperçois les vitres lumineuses de la station Riponne-Maurice Béjart. Ce sera le terminus pour aujourd'hui. Comme pour tous les braves passagers de cette rame de M2.
Bref, j'ai été évacué d'un métro.