Triste record décroché par la Suisse pour l'année 2022. Selon une étude publiée cette semaine par Promotion Santé Suisse, le taux de personnes actives se sentant émotionnellement épuisées au travail dépasse la barre des 30%. Une première depuis 2014.
Quoique la recherche révèle que le niveau moyen de stress est relativement stable depuis quatre ans au sein de la population active, elle démontre aussi et surtout que de plus en plus de personnes se situent dans une zone de stress «critique» (c'est-à-dire qu'elles ont sensiblement plus de contraintes que de ressources). En résumé: bien qu'il n'augmente pas, le stress s'est stabilisé à un niveau élevé.
Forte pression temporelle, conflits au travail, peu de marge de manoeuvre ou de reconnaissance pour ce qu'ils accomplissent... Bref, le tableau brossé n'est pas rose pour les actifs stressés de Suisse.
Qui plus est, la pandémie de Covid n'a pas amélioré les choses: à ce stress déjà existant se sont ajoutées de nouvelles contraintes. La peur, pour soi-même ou les proches, de tomber gravement malade, l’isolement social perçu ou l’usage accru d’outils d’information et de communication au travail... autant de raisons de basculer dans un «épuisement émotionnel».
Outre leurs effets négatifs sur la santé mentale et le bien-être, le stress et l'épuisement ont aussi un impact économique. Et non des moindres.
Comme l'explique la fondation à l'origine de l'étude, le stress peut entraîner une baisse de productivité chez les personnes actives.
Dans les deux cas, cela engendre une perte de productivité équivalente à 14,9% du temps de travail en moyenne. En chiffres, estime Santé Suisse, cela représenterait un manque à gagner d'environ 6,5 milliards de francs: 1,5 milliard pourraient être atteints par la réduction de l’absentéisme et 5 milliards de francs par la réduction du présentéisme. De quoi donner envie de souffler un peu. (mbr)