En France, trois contrôleurs sur quatre sont en grève vendredi et pour tout ce week-end de chassé-croisé de vacanciers, avec de fortes perturbations attendues pour le trafic des TGV. La circulation des trains est «fortement perturbée» depuis jeudi 20h00 et jusqu'à lundi 08h00, a prévenu l'opérateur ferroviaire. Le service est réduit de moitié sur les lignes TGV Inoui et Ouigo, ainsi que pour les Intercités de jour et de nuit.
La compagnie annonce un trafic «normal» pour les trains Ouigo classiques et «perturbé» pour les liaisons européennes, comme l'Eurostar.
Concernant la Suisse, la société d'exploitation des TGV Lyria a annoncé que cinq liaisons entre Paris, Genève, Lausanne Bâle et Zurich tomberont à l'eau vendredi. Samedi, ce sont six liaisons au total qui seront supprimées au départ de la capitale française. Les perturbations pour dimanche ne sont pas encore connues.
En France, la circulation devrait être bien moins perturbée sur les lignes locales. Elle est par exemple annoncée «normale» sur les TER Bourgogne, «perturbée» dans le Nord-Pas-de-Calais, et «légèrement perturbée» sur l'axe Marseille-Toulon, selon les sites régionaux.
Pour le week-end suivant, des 24-25 février, la SNCF n'a reçu «aucune information qui permettrait de dire que le trafic sera dégradé», a indiqué Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités (TGV Inoui, Ouigo, Intercités, Europe) sur TF1.
Les syndicats grévistes estiment que l'accord de sortie de crise négocié fin 2022 - où une grève le week-end de Noël avait laissé 200 000 voyageurs sur le carreau -, tarde à être appliqué.
Ils demandent aussi une renégociation de l'accord sur les fins de carrière. «Les engagements de l'entreprise qui ont été pris en décembre 2022 sont tenus», notamment sur les postes supplémentaires, a répliqué le patron de SNCF Voyageurs.
«On ne peut pas dire oui à tout», a estimé vendredi Alain Krakovitch, qui juge «très corrects» les 17% d'augmentations de salaire en trois ans dans le groupe. «Beaucoup de Français ne sont pas dans cette situation», a-t-il observé.
Cette grève, lancée à l'initiative d'un collectif informel de contrôleurs, a relancé le débat sur le droit de grève pendant certaines périodes.
«La grève doit être l'arme ultime», or elle est «devenue un instrument de la négociation», a pointé le président du Sénat Gérard Larcher, ouvert à la discussion sur des dispositifs pour encadrer des mouvements sociaux comme celui des contrôleurs de la SNCF. (ats)