Passer en pilotage automatique sur l'autoroute et regarder tranquillement par la fenêtre? L'idée est plaisante, reconnaissons-le. Et elle devrait même être bientôt autorisée.
C'est ce qu'a décidé le Conseil fédéral lors de sa séance de ce mercredi. Les Sept Sages ont ouvert une procédure de consultation sur les véhicules autonomes. Il devrait être permis de lâcher le volant après l'activation du système d'automatisation. Le véhicule ne devra plus être surveillés «en permanence».
Il sera toutefois toujours interdit de faire la sieste ou de surfer sur son téléphone portable au volant, même avec le mode automatique. Les conducteurs devront «rester prêts à reprendre eux-mêmes le contrôle du véhicule à tout moment si le système le leur demande ou s'il atteint ses limites». L'exécutif suprême juge en effet que l'état de la technique ne permet pas encore «de se laisser à d'autres activités pendant la conduite.»
Pour pouvoir passer complètement en mode autonome, quelques développements techniques seront encore nécessaires. Pour cela, il faudrait par exemple que les aides à la conduite sur l'autoroute «puissent analyser le trafic sur une distance de plusieurs centaines de mètres». Mais cela n'est «pas possible avec les capteurs actuellement disponibles et sans mise en réseau avec d'autres véhicules ou l'infrastructure», comme l'écrit l'Office fédéral des routes (OFROU).
Le Conseil fédéral est d'avis que «les véhicules circulant de manière automatisée peuvent augmenter la sécurité routière et améliorer la fluidité du trafic. Autrement dit, moins d'embouteillages et moins d'accidents.» De plus:
Le Conseil fédéral entend également autoriser le stationnement automatisé, c'est-à-dire «sans la présence d'un conducteur». Mais pas partout. Uniquement sur des «surfaces de stationnement définies et signalisées». Les cantons sont responsables de la définition des surfaces appropriées, si l'on en croit les Sept Sages. Après les «places pour femmes», les «places pour familles» et les «places pour petites voitures», il pourrait donc bientôt y avoir des «places de stationnement pour véhicules autonomes».
La condition préalable à toutes ces possibilités est toutefois une homologation en bonne et due forme.
La Confédération a également pour projet de mettre en place un cadre pour le cofinancement de projets pilotes et de démonstration. Le but? Tester de nouvelles technologies.
«Cela peut se traduire par une augmentation de la sécurité routière ou par une amélioration de la performance de l'infrastructure routière existante», détaille l'OFROU. La décision définitive ne sera prise qu'après la consultation, qui se déroulera jusqu'en février prochain.