Lundi 12 juin, six policiers lausannois comparaissent devant la justice pour homicide par négligence après la mort de Mike Ben Peter, un Nigérian, au début de l'année 2018. Dans un article de la RTS, sa femme Bridget dénonce un meurtre raciste:
Alors, que s'est-il passé ce 28 février 2018? Vers 22h30, Mike Ben Peter est interpellé dans la rue par un agent de police. Ce dernier repère l'homme de 39 ans ramassant un sachet plastique près d'une voiture. Alors que le policier lui demande de lui montrer le sachet, tout en lui saisissant le bras, Mike Ben Peter se débat. La situation dégénère.
Toujours selon l'acte d'accusation auquel se réfère la RTS, Mike reçoit des coups de genoux dans les testicules et du spray au poivre au visage. Il se retrouve au sol, mais continue de se débattre.
Cinq policiers surviennent alors en renfort afin de maintenir l'appréhendé face contre terre, les mains menottées dans le dos, pendant plusieurs minutes. Jusqu'au moment où il ne bouge plus. Malgré les massages cardiaques de la police et les soins ultérieurs des services hospitaliers du Chuv, Mike Ben Peter décède le lendemain matin.
Depuis, deux versions s'opposent. Pour Christian Favre, avocat du premier policier à être intervenu, les six policiers «n’ont fait que leur travail» face à un homme «fortement soupçonné» de trafic de drogue. Se référant à l'acte d'accusation, il rappelle que l'arrêt cardio-respiratoire a notamment été causé par des facteurs multifactoriels tels que:
A noter que si cette technique d’immobilisation face contre terre est interdite dans plusieurs villes américaines, elle demeure néanmoins autorisée en Suisse. Cependant, comme le rappelle l'avocat de la famille du défunt, cette dernière doit être «utilisée avec précaution», au vu du risque vital engagé et dont «les prévenus étaient conscients», estime par ailleurs le procureur. Simon Ntah observe en conséquence «une disproportion évidente» de l'intervention:
A l'issue du procès qui démarre donc lundi, si les six policiers sont reconnus coupables d'homicide par négligence, ils risquent jusqu'à trois ans d'emprisonnement. (mndl)