335 francs: le prix exact déboursé par chaque ménage suisse pour s'acquitter de la redevance radio-TV, abrégée «Serafe» - et ce, qu'il soit composé d'une, deux, ou quinze personnes.
Pour Alex Bauert, célibataire suisse, cet état de fait est une pure et parfaite discrimination. Son postulat? Payer plus pour sa consommation des médias audiovisuels qu'une famille ou un quelconque autre ménage de plusieurs personnes, est d'une injustice crasse. Et il compte bien changer les choses.
Son objectif: obtenir une «redevance par habitant», selon un calcul per capita, qui se traduirait sur le papier par une facture moins élevée pour les célibataires.
Après une série de recours successifs, notamment auprès de l'Office fédéral de la communication, le psychologue et avocat de profession a décidé de porter plainte auprès du Tribunal fédéral.
Jeudi, le recours en justice contre la redevance d'Alex Bauert a été balayé par le Tribunal fédéral, pour qui la loi et la volonté du législateur sont claires: par souci d'uniformité et de proportionnalité administrative, la redevance n'est pas rattachée au statut de célibataire.
Pour l'institution judiciaire, pas de discrimination qui fasse. Une personne en couple peut vivre seule - et inversement, un célibataire peut vivre au sein d'un ménage de plusieurs personnes.
S'il a été débouté par la plus haute instance suisse, le recourant Alex Bauert ne compte pas baisser les bras. Il a déjà confirmé qu'il portera l'affaire jusque devant la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg.
Le célibataire en tire aussi des conclusions politiques: il soutient d'ores et déjà l'initiative populaire, portée notamment par plusieurs figures de l'UDC, réclamant une réduction de la redevance Serafe à 200 francs. (mbr/ats)