Il y a un peu plus de deux décennies, Albert Rösti prenait la présidence de l'UDC d'Uetendorf. Aujourd'hui, il voit couronner sa longue carrière politique: le conseiller national bernois de 55 ans entre au Conseil fédéral.
Présenté comme le grand favori du ticket UDC, Albert Rösti a été élu dès le 1er tour avec 131 voix. Son adversaire, Hans-Ueli Vogt, a obtenu 98 voix. Il y avait 243 bulletins valables. Quatorze voix éparses ont été attribuées.
Ce cadet d'une famille de paysans de montagne, qui a grandi à Kandersteg, a suivi une formation d'ingénieur agronome et a obtenu son doctorat à l'EPF de Zurich. De 2003 à 2006, il a goûté à la vie gouvernementale en tant que secrétaire général de la direction de l'économie publique du canton de Berne.
Notons qu'il est toujours resté fidèle à l'UDC, même lorsque des amis du parti l'ont quitté pour fonder le PBD. En 2010, Rösti s'est lancé dans la course au Conseil d'Etat pour l'UDC bernoise. Il s'est présenté à l'électorat comme un politicien pragmatique, orienté vers les solutions et comme un médiateur entre la ville et la campagne, mais sans succès.
En revanche, il a réussi à entrer au Conseil national un an plus tard. Rösti est ainsi passé sur la scène nationale sans jamais être élu à un poste au niveau cantonal.
Au Conseil national, Rösti s'est fait un nom en tant que politicien plutôt intéressé à l'énergie et de la Santé. Le fait qu'il soit devenu un poids lourd de son groupe parlementaire a surpris plus d'un. Ce Bernois aimable et réservé ne semblait pas vraiment s'intégrer à l'UDC zurichoise. Mais cette impression était trompeuse. Les observateurs l'ont rapidement décrit comme «modéré dans le ton, mais dur sur le fond». Il s'est ainsi engagé en première ligne pour l'initiative sur l'immigration.
D'une manière générale, Albert Rösti dispose d'un excellent réseau. Cela est dû en partie à son «Büro Dr. Rösti GmbH». Il conseille des représentants de l'économie et des politiciens, principalement dans les domaines de l'énergie, de l'aménagement du territoire, de l'environnement et de l'économie agricole.
Dans le registre officiel des intérêts du Parlement, l'homme politique de l'UDC a actuellement 16 mandats dans des entreprises, des fédérations, des groupes de pression et des associations. Treize d'entre eux sont rémunérés, trois sont bénévoles. La plateforme Lobbywatch le classe parmi les topshots des Chambres fédérales.
Lorsque Rösti a annoncé sa candidature au Conseil fédéral en octobre, son compagnon de longue date et ancien conseiller national bernois Hansruedi Wandfluh a parlé d'une «personnalité accessible, qui se bat certes de manière pointue, mais qui reste décente».
Il succède donc à Ueli Maurer, nous saurons vendredi de quel département le Bernois héritera. (jah/ats)