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A Genève, une manifestation anti-UDC prévu le 18 mars

Une manifestation «anti-UDC» est prévue le 18 mars 2023, à l’occasion de la tenue du congrès national de l'UDC ce week-end-là à Genève.
Une manifestation «anti-UDC» est prévue le 18 mars 2023, à l’occasion de la tenue du congrès national de l'UDC ce week-end-là à Genève.dr

Nouvelles menaces contre l'UDC à Genève

Alors que Genève est entrée en campagne électorale, des activistes d'extrême gauche appellent à une manifestation anti-UDC le 18 mars. Le parti conservateur et sa dirigeante Céline Amaudruz font par ailleurs face à de nouvelles menaces, a appris watson.
23.02.2023, 11:5524.02.2023, 10:38
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Deux tags hostiles à l’UDC sont apparus dans la nuit de mercredi à jeudi sur des murs du quartier de la Jonction à Genève. L’un appelle à une «manif anti-UDC» le 18 mars, à l’occasion de la tenue du congrès national du parti conservateur ce week-end-là dans la cité de Calvin. L’autre invite à rejoindre «le bloc de tête» de cette manifestation. Son point de rassemblement prévu est le parc des Cropettes, indique Renversé sur son site, classé à l’extrême gauche. D’autres plateformes numériques relaient l’appel, dont deux situées en France, l’une à Grenoble, l’autre à Dijon.

Céline Amaudruz traitée comme Eric Zemmour

Ce jeudi matin peu avant 8 heures, une fonctionnaire de la police photographiait les tags avec un smartphone. Ces inscriptions rappellent le mode opératoire de la mouvance antifasciste dans les semaines qui avaient précédé la venue à Genève en novembre 2021 du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour, alors candidat à la présidence de la République française. Des tags menaçants avaient recouvert certains murs de la ville. «Zemmour on va te fumer» était l'un d'eux.

«On va te fumer»: ces mots ont été à nouveau employés le 21 décembre dernier dans l’enceinte de l’Université de Genève et cette fois-ci proférés de vive voix. Ils visaient la conseillère nationale genevoise de l’UDC Céline Amaudruz, qui participait ce jour-là à une joute oratoire ayant pour thème la neutralité suisse. La parlementaire déposait aussitôt plainte contre inconnus, l’Université de Genève lui emboîtant le pas vingt jours plus tard.

«C'est dommage qu'on vous ait ratée»

Les choses ne s’arrangent pas pour l’UDC genevoise. Le parti fait face à des menaces répétées, a appris watson. Sa permanence cantonale a été taguée dans la nuit de vendredi à samedi, rapporte Céline Amaudruz. Dimanche, des membres de l’UDC ont été pris à partie verbalement alors qu’ils distribuaient des flyers sur le marché de Plainpalais. Présente, Céline Amaudruz récoltait des signatures pour l’initiative législative «Oui, je protège la police qui me protège», lancée par l’UDC genevoise en novembre dernier. «C'est dommage qu'on vous ait ratée», est l'un des propos menaçants entendus, visiblement adressé à la parlementaire fédérale. «Nous avons dû quitter les lieux, la police est intervenue», raconte la conseillère nationale. «Nous allons compléter la plainte déposée après l'agression du 21 décembre», ajoute-t-elle.

Céline Amaudruz regrette que «le ministère public genevois n’ait pas encore ouvert d’enquête» après la tentative d’agression dont elle a été victime en décembre à l’Université de Genève.

«Je constate une certaine faiblesse juridique à notre endroit»
Céline Amaudruz

Ces aspects sécuritaires s’inscrivent dans un moment politique fort: des élections cantonales à Genève en avril, les fédérales en octobre et le lancement ce jeudi matin par l’UDC d’un référendum anti-burkini, à la suite de l’adoption par la gauche majoritaire au conseil municipal de la ville de Genève d’une modification du règlement des piscines.

«Nous sommes le premier parti de Suisse, nous sommes un parti gouvernemental, nous avons le droit de faire de la politique sans être menacés. Nous-mêmes, nous n’appelons pas à la haine de nos adversaires politiques», affirme Céline Amaudruz.

«L’UDC gagne du terrain»

«L’UDC NE SERA JAMAIS BIENVENU A GENEVE», «TOUT LE MONDE DETESTE L’UDC», clame Renversé sur son site, hébergé à l'étranger, compliquant d'éventuelles poursuites à son encontre. Cette émanation de l’extrême gauche, déjà à la manœuvre contre la venue d’Eric Zemmour, justifie en ces termes l'appel à manifester le 18 mars:

«L’UDC nous attaque sans cesse, attaque les personnes pauvres, racisées, migrantes, queer, de gauche. Ils attaquent sans cesse les acquis sociaux tout en défendant les riches, les patrons, la police, l’armée et les lois sécuritaires. L’UDC gagne du terrain en détruisant tout ce que nous défendons.»
Renversé
Le visuel figurant sur le site de Renversé.
Le visuel figurant sur le site de Renversé.

Renversé, qui manifestement coalise les voix antifascistes, avait revendiqué l'opération ciblant Céline Amaudruz le 21 décembre à l’Université de Genève, traitée à cette occasion de «fasciste». Le site promettait de revenir «plus nombreuxses, plus organiséexs, plus déterminéexs» la prochaine fois afin d'«en découdre».

Contacté, le Centre de planification des opérations de la police cantonale de Genève n’a pas souhaité s’exprimer sur la manifestation anti-UDC prévue le 18 mars.

En 2005, une assemblée des délégués de l'UDC devait se tenir à Genève, à l'hôtel Noga Hilton (aujourd'hui Fairmont Grand Hotel Geneva). Elle avait été annulée suite à un appel à manifester de façon «offensive» lancé par un site altermondialiste. Qu'en sera-t-il cette fois?

«Zemmour casse-toi, Genève est antifa»
Video: watson
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