Nouveau rebondissement dans l'«affaire Aeschi». L'UDC a annoncé mardi qu'elle allait boycotter «jusqu’à nouvel ordre» l'émission «Arena» de la SRF. La raison? Le parti n'a pas apprécié les propos du présentateur Sandro Brotz, qui est revenu vendredi dernier sur les déclarations polémiques du chef de groupe UDC au Parlement au sujet des réfugiés ukrainiens.
Tout commence la semaine passée. Mercredi 16 mars, lors d'un débat urgent au Parlement sur l'Ukraine, Thomas Aeschi déclare: «Il est inadmissible que des Nigériens ou des Irakiens avec des passeports ukrainiens violent des Ukrainiennes de 18 ans». Des propos jugés «racistes», qui choquent de nombreux élus et internautes.
Deux jours plus tard, Thomas Aeschi participe à l'émission Arena de SRF, l'équivalent alémanique d'Infrarouge. Au cours de la soirée, l'animateur Sandro Brotz insiste sur le caractère raciste des déclarations de l'élu UDC, un avis que ce dernier ne partage pas. Brotz affirme:
Pour l'UDC, cela ne passe pas. Dans un communiqué incendiaire publié mardi, la formation parle de «dérapage malhonnête» et de «dépassement flagrant des limites».
Cela n'est pas seulement «inacceptable» aux yeux de l'UDC, ce n'est surtout «pas conforme aux devoirs délivrés par le mandat légal de la SSR qui consiste à présenter des contenus de manière objective et neutre», assure le parti, qui a donc décidé de prendre des mesures:
Ce n'est pas la première fois que le parti s'en prend à la SSR. L'été passé, sa section tessinoise avait décidé de boycotter la radiotélévision de Suisse italienne RSI, coupable de ne pas avoir couvert le congrès tenu par le parti le 1er août.
L'UDC avait même exigé la démission du chef de l'information de la RSI, Reto Ceschi, pour «partialité manifeste».
De manière générale, le parti accuse la SSR de «décrire le monde majoritairement sous un angle de gauche», avait déclaré son président Marco Chiesa à CH Media. «C'est inacceptable à tous points de vue».
Les opposants sont déjà passés à l'acte, une offensive se prépare. Début mars, l'UDC, l'Union suisse des arts et métiers (Usam) et les Jeunes PLR ont lancé une initiative qui veut abaisser la redevance de 335 à 200 francs par an. La récolte de signatures va bientôt commencer. (asi)