C'est bien connu: le rythme de la vaccination stagne en Suisse. Depuis plusieurs mois. Actuellement, 68,19% de la population est totalement immunisée, alors que la barre des 60% a été atteinte début octobre déjà. Autrement dit, la courbe est quasiment plate, comme c'est bien visible dans le graphique ci-dessous.
Le nombre d'injections quotidiennes chute depuis plusieurs mois. On est passé de 17 873 piqûres administrées le 23 septembre à 3269 le 23 janvier.
Face à cette baisse de la demande, plusieurs centres de vaccination vont fermer leurs portes. Dans le canton de Vaud, trois vaccinodromes cesseront leur activité à la fin du mois. Le centre de Beaulieu à Lausanne fera de même à partir du 5 février. Dans le canton de Fribourg, les jours d'ouverture des centres sont revus à la baisse.
Bien sûr, des doses continuent d'être injectées chaque jour en Suisse. La plupart d'entre elles sont cependant des doses de rappel. Le pourcentage des non-vaccinés reste donc assez stable.
Le ralentissement de la vaccination pose problème en termes d'immunité de groupe, répètent sans cesse les autorités suisses qui appellent toujours les non-vaccinés à se faire immuniser. Mais il y a aussi d'autres inconvénients, notamment au niveau des stocks de la Confédération.
Jusqu'à présent, la Suisse a reçu plus de treize millions de doses de vaccin, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique de Suisse (OFSP). La plupart d'entre elles ont été délivrées par Moderna (plus de 8,5 millions de doses) et Pfizer (5 millions). Les fioles de Johnson & Johnson ne représentent qu'environ 120 000 unités.
La Suisse possède encore plus de deux millions de doses. Au rythme actuel, il faudrait encore deux mois pour les écouler, écrit vendredi la Radio télévision suisse (RTS).
Le problème, c'est que la Confédération a commandé quelque 17 millions de doses supplémentaires qui n'ont pas encore été livrées. Sont-elles vraiment nécessaires, au vu de ce qui vient d'être expliqué?
Il est toujours possible de se faire livrer ces doses à une date ultérieure, ce qui permettrait de les mettre à disposition d'autres pays, a expliqué la cheffe de la section Contrôle de l'infection de l'OFSP, Virginie Masserey, vendredi dans La Matinale.
En revanche, si la Confédération n'en avait définitivement plus besoin, elle perdrait l'acompte qu'elle a payé au moment de passer le contrat. Les chiffres ne sont pas connus, mais selon les calculs de l'ONG Public Eye, le montant pourrait s'élever à 60 millions de francs.