La Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage critique la création d'une nouvelle grotte sur le glacier du Rhône (VS) qui se ferait sans permis ainsi que l'utilisation de bâches. Elle demande à l'autorité valaisanne de construction d'enquêter. L'exploitant de la grotte rejette ces accusations.
«Nous vous prions de bien vouloir clarifier les faits et prendre les mesures qui s'imposent», écrit la fondation dans sa lettre adressée au Conseil d'Etat ainsi qu'à la Commission cantonale des constructions (CCC). La missive a aussi été diffusée aux médias.
C'est la création d'une nouvelle grotte de glace ailleurs sur une langue secondaire qui a poussé la fondation à signaler le cas à la CCC. «Nous n'avons pas connaissance d'une demande de permis de construire à ce sujet», indique le directeur de la fondation, Raimund Rodewald, appelant à l'arrêt «immédiat» des travaux:
«La grotte de glace du glacier du Rhône est régulièrement reconstruite depuis près de 200 ans en vertu de droits d'utilisation privés», riposte en fin de journée l'exploitant Philipp Carlen dans une prise de position écrite. Sa famille exploite le site depuis quatre générations:
Ce dernier indique qu'il y a quelques semaines, «une galerie de sondage de quelques mètres a été creusée dans la glace». Elle doit servir à établir une expertise géologique et glaciologique.
En été 2022, le service valaisan de l'environnement avait réagi en constatant que des bâches textiles couvrant une partie du glacier et l'entrée de la grotte de glace étaient en partie endommagées et partaient à la dérive sur le lac glaciaire. Il avait enjoint l'exploitant à remettre le site en conformité pour répondre aux exigences de la loi sur la protection des eaux et de la loi sur la protection de l’environnement.
«Toutes les bâches qui dérivaient dans le lac ont été enlevées pendant l'été», indique la cheffe du service de l'environnement Christine Genolet-Leubin, dont l'équipe a effectué plusieurs contrôles. Les bâches qui servaient cette année encore à protéger la grotte exploitée seront enlevées au début de l'été prochain.
Le service de l’environnement intervient lorsqu’un risque de pollution des eaux est identifié. Seule la CCC est compétente pour régler l'utilisation de bâches sur un glacier. (ats/jch)