Après cinq mois d'occupation, la police avait évacué fin mars le site du cimentier Holcim. Interpellés, au moins 37 zadistes, qui avaient refusé de donner leur identité, ont été condamnés à 60 ou 90 jours de peine privative de liberté par ordonnance pénale.
Préoccupée par les accusations et les sanctions prononcées contre les zadistes, Amnesty International avait relayé ses inquiétudes à plusieurs experts indépendants de l'ONU.
Dans un courrier début novembre à l'ambassadeur suisse à l'ONU à Genève, Jürg Lauber, et rendu public 60 jours après son envoi, les experts onusiens font part de leurs «préoccupations». Ces sujets les inquiètent particulièrement:
Plus largement, ils estiment que les actions des militants au Mormont constituent de la désobéissance civile pacifique et que celle-ci est protégée par le droit international. Selon eux, les peines «ne semblent pas» être proportionnées par rapport aux «objectifs légitimes» de ces personnes.
Dans sa réponse reçue par l'ONU fin décembre, le Département vaudois de l'environnement et de la sécurité (DES) conteste la présentation de certains faits:
Il explique aussi que, contrairement aux indications relayées auprès de l'ONU, les militants n'étaient pas que des défenseurs des droits de l'homme et de l'environnement. Ils faisaient partie «de groupes hétérogènes, d'obédiences diverses, animés par des causes, des objectifs et des modes d'action divergents», a ajouté le DES.
Et de même, il fait remarquer que, si la majorité des zadistes étaient pacifiques, d'autres ont répondu violemment à l'intervention policière, qui avait été rendue possible par une décision de justice. De plus, aucun blessé grave n'a été déploré, et des journalistes et observateurs étaient présents. (ats)