Prendre sa voiture pour venir en ville représente un défi de plus en plus coûteux pour de nombreux automobilistes. Si l'usage est encore répandu dans les villes de taille moyenne, dans des communes telles que Genève, Lausanne et Fribourg, la donne a changé. Car se garer en centre-ville sur des places blanches, ça coûte bonbon.
Pourtant, ces impressions sont-elles justifiées? Les prix des places de parc des plus grandes villes de Romandie dépassent-ils ceux de Suisse alémanique ou de communes plus modestes? Cela tombe bien, un récent rapport du Surveillant des prix vient poser un éclairage bienvenu sur le sujet.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Surveillant des prix confirme ces impressions initiales: se garer en Romandie, ça coûte cher. Le rapport met de côté les contre-préjugés et tape dans le mille, analysant le prix des places de parc en zone blanche, avec horodateur, dans toutes les villes de Suisse de plus de 20'000 habitants.
Pour un stationnement de moins d'une heure, par exemple, quatre villes suisses se distinguent: Zurich, Lucerne, ainsi que Lausanne et Renens. Dans ces quatre communes, il faut débourser jusqu'à trois francs pour moins d'une heure de stationnement.
Suivent les villes de Berne et Bienne à 2,2 francs. Même à Genève, c'est moins cher: 1,4 franc! En queue de peloton, on trouve Bulle, Neuchâtel et Nyon à un franc de l'heure.
Les choses changent dès que l'on passe à deux heures de stationnement. Zurich devient la ville la plus chère, à 7,5 francs, suivi de Bâle et Lucerne, avec 6 francs. En Romandie, c'est Fribourg qui coûte le plus cher, avec 4 francs. Les autres villes romandes ont des prix alors plutôt corrects: 3 francs pour Lausanne, Sion, Montreux ou Yverdon et même 2 francs à Bulle et Neuchâtel.
Le document précise également combien coûte un stationnement de moins de 4, 12 et 24 heures, avec des catégories de prix diverses. Vous pouvez télécharger le rapport complet du Surveillant des prix en cliquant sur ce lien.
Mais le Surveillant des prix a également sorti une statistique fort intéressante: le montant que rapporte une place de parc blanche à chaque ville. Et là, Lausanne explose tous les records. Chaque place de parc blanche rapporte la bagatelle de 323 francs par mois. La deuxième ville récoltant le plus d'argent grâce à ses places blanches est Genève, avec 195 francs mensuels par place, suivi de Zurich, avec 185 francs.
En moyenne, une place de parc blanche rapporte 70 francs par mois dans les villes suisses. La palme des recettes les plus modestes revient à La Chaux-de-fonds et Meyrin, où la ville recueille 20 francs mensuels et par place blanche.
Une place blanche rapporte donc environ seize fois moins d'argent à la Tchaux, qui empoche au total environ 84'000 francs par an avec ces places, qu'à Lausanne, qui se met pas moins de 13,7 millions annuels dans la poche.
Et voici le Top 10 des communes suisses qui engrangent le plus d'argent chaque année avec leurs places de parc blanches avec horodateur:
(Note: les données n'étaient pas disponibles pour la Ville de Lucerne)
De manière générale, le Surveillant des prix remarque, dans son étude, que les places de stationnement en Suisse peuvent rapporter jusqu'à quatre fois plus, au mètre carré, que le prix de location d'un appartement!
Dans son étude, le Surveillant des prix note que des places de parc chères «impactent de manière disproportionnée les catégories inférieures de revenu, notamment celles qui, pour des raisons diverses, ne peuvent se passer d’une voiture et pour qui les transports publics ne constituent pas une alternative».
La Ville de Lausanne, de son côté, considère «qu’un prix plus élevé à l’hyper-centre se justifie au vu de l’offre alternative en transports publics».
Le Service de la mobilité estime ainsi que l’hyper-centre est correctement desservi «par les transports publics et des offres de P+R, proposées aux personnes qui viennent de l’extérieur de la Ville», expliquant la position de la capitale vaudoise par rapport aux autres villes.
Consciente «que les transports publics peuvent être coûteux pour certaines catégories de la population», la Ville de Lausanne explique avoir mis sur pied un dispositif de subventionnement des transports publics pour les jeunes, les seniors et les personnes à bas revenus.
