Au printemps 2023, le Parlement a créé le cadre légal nécessaire à la conduite automatisée. Dès le 1ᵉʳ mars 2025, il sera possible pour les conducteurs et conductrices dont le véhicule est équipé d'un système adapté de lâcher leur volant - tout en gardant leur regard sur la route. Mais pour pouvoir profiter d'un peu de répit, les voitures doivent être homologuées par les autorités.
Sauf qu'aucun constructeur n'a pour le moment fait la demande. Oui, personne. La révolution automobile sur les autoroutes helvétiques ne semble pas être une priorité. Contacté, le TCS nous répond par courriel:
Cette réponse est confirmée par l'Office fédéral des routes (OFROU):
L'un des constructeurs les plus en vue pour adopter ce système de conduite, Tesla, n'a pas répondu à nos sollicitations.
Comment expliquer que rien ne bouge malgré l'opportunité offerte par les autorités helvétiques? Le problème est peut-être à rechercher du côté de la loi. Qui paiera si un accident se produit lorsqu'une voiture est en mode conduite automatisée? Normalement, la personne incriminée est celle qui a les mains sur le volant. Mais avec une conduite automatisée, tout est un peu flou, nous glisse l'employé d'une concession contactée.
En France, la question a été débattue. Il en est ressorti que tant qu'un conducteur est présent dans le véhicule et capable de reprendre le contrôle, il est légalement responsable de l'accident. Or, comme nous le confirme un acteur du secteur, les systèmes d'autopilotage ne sont pas infaillibles. Que faire? Comment prouver la faute du constructeur? L'imbroglio juridique n'est pas encore réglé.
Pour rappel, la conduite automatisée n'est pas la seule nouveauté dans la loi qui entre en vigueur en mars. Le parcage automatisé sera aussi valable, sur des cases de stationnement définies. Avec cette modernisation, le Conseil fédéral souhaite améliorer la sécurité routière et fluidifier le trafic. A présent, à voir quand les fabricants vont appuyer sur l'accélérateur pour expertiser leur système de conduite automatisée.