La justice zurichoise condamne un extrémiste de droite à neuf ans de prison pour tentative de meurtre et des propos racistes en ligne. Vêtu d'un t-shirt suprémaciste blanc, il avait poignardé grièvement un jeune de 18 ans dans un centre commercial à Zurich en 2020.
Dans son jugement rendu mardi, le Tribunal de district de Zurich a suivi en partie la procureure. Cette dernière avait exigé toutefois une peine plus lourde de 12 ans de prison. La défense avait, elle, plaidé la légitime défense et demandé l'acquittement du prévenu de nationalité suisse, âgé de 26 ans.
Le 27 juin 2020, le jeune homme, alors étudiant de 22 ans, se rend dans un centre commercial de Zurich. Il porte un t-shirt à l'inscription «White Lives Matter», slogan de ralliement des suprémacistes blancs face au mouvement «Black Lives Matter» des milieux antiracistes.
Sur place, il repère un groupe de jeunes fans du FC Zurich dont plusieurs sont de couleur de peau foncée. Il va aussitôt dans un magasin pour y acheter un couteau, puis sort du centre commercial. Le groupe de fans le suit alors, puis l'interpelle au sujet de son t-shirt.
L'un des fans, âgé de 18 ans, exige qu'il quitte les lieux ou enlève son t-shirt discriminatoire pour ses camarades noirs. Une bagarre s'en suit entre plusieurs membres du groupe et l'accusé avant que le prévenu ne soit maîtrisé dans un premier temps.
Le groupe s'éloigne ensuite de lui, mais l'étudiant sort son couteau et se rue sur le jeune homme de 18 ans. Il le poignarde à cinq reprises dans le dos et dans un bras. Grièvement blessé, ce dernier ne doit sa survie qu'à une opération d'urgence à l'hôpital. Son agresseur devra lui verser 30'000 francs de réparation.
Face aux juges, le groupe de fans a déclaré avoir simplement exigé des explications du prévenu sur son t-shirt. Selon l'accusé, ils l'auraient bousculé et frappé. Ces derniers ont été acquittés de rixe.
En se basant sur les images des caméras de surveillance, son avocat a fait valoir que le groupe avait tenté de punir son client pour avoir porté ce t-shirt et se comportait de manière agressive envers lui. Il a exigé en vain l'acquittement de l'accusé en plaidant la légitime défense. La Cour a rejeté cette version des faits, l'accusé ayant agressé sa victime après que le groupe s'était éloigné de lui.
Fils de bonne famille, aux parents travaillant dans le milieu culturel, le prévenu avait commenté sur Internet de manière violente les émeutes liées au mouvement «Black Lifes Matter», aux Etats-Unis. Il y disait espérer qu'un maximum de pilleurs soient abattus à Minneapolis. De plus, il tenait des prsopos dégradants en ligne envers les noirs et homosexuels. Sur ce point, les juges l'ont reconnu coupable de propos discriminatoires. (ats/jch)
