Ils aiment tout particulièrement choisir les jours fériés pour leurs actions sur l'A2. Lorsque la circulation sur l'autoroute en direction du sud est déjà difficile, les activistes du collectif Act Now l'entrave un peu plus encore pour marquer les esprits et interpeller sur les luttes climatiques. Ils y parviennent parfois: à Pâques 2023, plusieurs d'entre eux ont stoppé les voitures pendant environ 50 minutes avant que la police ne mette fin au sit-in.
L'année dernière, les activistes ont frappé deux fois dans le cadre de leur campagne Liberate Switzerland. Pendant l'Ascension, ils ont d'abord collé leurs mains sur le bitume de l'A2, à la hauteur du tronçon de Wassen (UR). Selon la police, l'action s'est terminée environ quinze minutes après que l'alerte a été donnée. Quelques jours plus tard, à la Pentecôte, les protestataires sont réapparus sur l'autoroute, au même endroit. Cette fois-ci, ils ont tenu encore moins longtemps: les policiers ont libéré la voie en dix minutes seulement.
Des amendes ou des peines pécuniaires ont été prononcées pour ces deux mobilisations, selon l'ampleur de la participation des individus. Une activiste avait fait opposition auprès du tribunal de grande instance d'Uri contre l'ordonnance pénale qu'elle avait reçue pour sa participation à la première action. L'audience aurait dû avoir lieu il y a quelques semaines - mais l'universitaire de 30 ans, qui vit à Bâle, a retiré son recours quelques jours avant. Elle n'a pas encore répondu à une demande de notre journal concernant ses motivations.
L'accusée est donc désormais définitivement condamnée - pour contrainte et infraction à la loi sur les explosifs. Elle avait en effet allumé une torche pyrotechnique sur le pont de la Reuss à Wassner. Elle a ensuite collé l'une de ses mains sur le revêtement - comme deux de ses camarades.
Le collage a eu une influence décisive sur la punition. Les trois personnes ont été dénoncées au parquet pour cela. Les sept autres militants ont été condamnés à une amende de 20 francs pour être entrés illégalement sur l'autoroute, a indiqué le parquet d'Uri sur demande.
La femme qui a allumé la torche a quant à elle reçu une peine pécuniaire avec sursis de 1200 francs au total (40 jours-amende). Elle hérite en plus de 300 francs d'amende et des frais de procédure de près de 2200 francs, à sa charge. La voilà donc assurée d'une inscription au casier judiciaire.
Il en va probablement de même pour ses deux compagnons d'infortune, puisqu'une deuxième personne a également reçu, en plus d'une amende, une peine pécuniaire avec sursis, précisent les autorités judiciaires. Elles parlent là de 50 jours-amende (soit 50 fois son revenu net quotidien, après certaines déductions comme les frais de subsistance), puisque l'accusé en question a aussi participé à l'action de Pentecôte.
Les militants doivent payer de leur poche. On «offre un soutien juridique, mais pas financier», explique Act Now. L'organisation se dit, en outre, satisfaite des événements de l'an dernier. En effet, ils ont permis aux médias de parler de l'urgence climatique:
Mais il est également clair que «nous n'avons pas la prétention de résoudre seuls la crise climatique ou par le biais de cette action». Act Now veut toutefois montrer qu'il y a des gens «lambda qui sortent de leur impuissance et de leur peur, qui passent à l'action et font quelque chose avec d'autres». Cela ne devrait plus se produire sur l'autoroute, du moins pas de sitôt. Des opérations similaires à celles de l'année dernière ne sont pas prévues pour le moment.
Adaptation en français: Valentine Zenker