Le verdict est tombé. Alexeï Navalny a été condamné mardi à neuf ans de prison, qu'il va passer dans un camp aux conditions de détention particulièrement dures. L'opposant l'a lui-même écrit sur Twitter:
9 years. Well, as the characters of my favorite TV series “The Wire” used to say: “You only do two days. That's the day you go in and the day you come out"
— Alexey Navalny (@navalny) March 22, 2022
I even had a T-shirt with this slogan, but the prison authorities confiscated it, considering the print extremist.
Plus tôt dans la journée, une juge russe avait reconnu l'opposant coupable d'«escroquerie» et «d'insulte» envers une magistrate lors d'un précédent procès.
Alexeï Navalny purge déjà depuis un peu plus d'un an une peine de deux ans et demi de détention pour fraude, dossier également monté de toutes pièces selon lui. Militant réputé pour ses enquêtes cinglantes sur la corruption et le train de vie des élites russes, Alexeï Navalny a survécu en 2020 à un grave empoisonnement dont il tient le président Vladimir Poutine pour responsable. Il a été arrêté début 2021, à son retour à Moscou, après une longue convalescence en Allemagne.
Les enquêteurs l'accusent d'avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption et d'«outrage au tribunal» au cours d'une de ses précédentes audiences.
La Russie est engagée dans un tour de vis répressif à l'égard de toutes les voix critiquant le Kremlin: ONG, médias, opposants politiques. L'ampleur de ce durcissement s'est encore accrue après l'intervention militaire russe en Ukraine, qui a amené ces dernières semaines au blocage en Russie des grands réseaux sociaux, Facebook, Twitter et Instagram et de nombreux médias russes et étrangers. (ats/sia)