Les signes s'accumulent: sept mois après le début de la bataille de Bakhmout, les forces russes sont sur le point de conquérir complètement la ville de province qui abritait autrefois plus de 70 000 personnes. La cité du Donbass, presque entièrement détruite, est déjà encerclée de trois côtés.
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Ce week-end, les troupes ukrainiennes ont lancé une contre-offensive à Bakhmout; des positions russes ont été bombardées par l'artillerie ukrainienne. Aux yeux des observateurs de guerre de l'Institute for the Study of War (ISW) à Washington, il pourrait toutefois s'agir de combats «limités». L'objectif des Ukrainiens serait d'infliger, une ultime fois, un maximum de pertes aux soldats russes qui se lancent à l'assaut.
Les analystes de l'ISW ne semblent toutefois pas être sûrs de leur estimation. Il n'est actuellement pas possible de se faire une idée claire des plans ukrainiens, pouvait-on lire dans la nuit de dimanche à lundi dans le bulletin quotidien de l'institut. Les positions des Ukrainiens restent bien établies et la défense de la ville est «stable».
On ne sait pas non plus à l'heure actuelle jusqu'où les soldats russes, parmi lesquels se trouvent des mercenaires des milices de Wagner, ont déjà progressé dans le centre-ville de Bakhmout. Une vidéo de propagande diffusée la semaine dernière par le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, montrant ses combattants «pratiquement» au centre de Bakhmout, a été prise à l'est de la ville, à deux kilomètres du centre-ville.
Pendant ce temps, les officiels ukrainiens ont démenti que leurs troupes étaient en train de se retirer de la ville. Volodymyr Zelensky s'est prononcé en faveur d'un «nouveau renforcement des positions à Bakhmout» après des entretiens avec des militaires de haut rang, a-t-on appris lundi auprès du palais présidentiel à Kiev.
Le journal allemand Bild avait précédemment fait état, en se référant à «plusieurs sources», d'une discorde entre Zelensky et le général Valeri Zaloujny. Zaloujny. Le commandant en chef des forces armées aurait recommandé, pour des «raisons tactiques», de «réfléchir à un retrait de Bakhmout».
Zelensky se serait en revanche prononcé pour une poursuite de la bataille, notamment en raison du nombre énorme de victimes russes. Bakhmout est «notre forteresse», avait déclaré le président ukrainien le mois dernier.
Dans son article, le correspondant de Bild a également cité un conseiller militaire en ces termes: «Au début, Bakhmout était un piège pour les Russes», mais la ville est désormais un piège pour les Ukrainiens. Il n'y aurait en fait plus qu'une seule raison militaire de tenir Bakhmout:
Ces déclarations laissent penser que les Ukrainiens pourraient au moins préparer le terrain à un retrait ordonné. Une déclaration du secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin va dans ce sens. Celui-ci a expliqué lundi que Bakhmout avait un poids «symbolique», mais que la ville n'était pas très importante «stratégiquement»:
Parallèlement, l'effusion de sang autour de Bakhmout se poursuit. Un soldat ukrainien qui appartenait à un bataillon de 500 hommes a confié à The Kyiv Independent. «Il y a un mois, nous n'étions littéralement plus que 150». La probabilité de survivre à la bataille serait désormais tombée en dessous de 50%. «C'est plutôt 30%», a ajouté le soldat.