Le viol, aux yeux de la loi suisse, va changer. Reste à savoir comment... Et là, il y a un gros débat.
Dans le cadre d'une révision du droit en matière d'infractions sexuelles, l'administration fédérale a proposé de modifier la définition du viol. Depuis février, un projet est en consultation chez les partis et les milieux concernés. Ceux-ci doivent se positionner jusqu'à ce lundi 10 mai.
Aujourd'hui en Suisse, un viol, c'est la pénétration d'un pénis dans un vagin, donc commis par un homme sur une femme. Il doit aussi y avoir de la contrainte et la victime doit pouvoir la prouver.
Dans le nouveau projet, la définition du viol serait élargie aux victimes des deux sexes et pourrait concerner d'autres actes forcés que la pénétration (fellation ou sodomie par exemple). Un autre point fait toutefois débat: la loi proposée ne considère pas l'absence de consentement comme critère décisif pour parler d'un viol.
En Suisse romande, les collectifs féministes, remontés, sont descendus dans la rue depuis le mois de février pour montrer leur mécontentement. Leur campagne, nommée #passansmonconsentement, fleurit aussi sur les réseaux sociaux, alors que de nouvelles actions sont prévues ce samedi 8 mai à Genève, Lausanne, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds et Monthey.
Pour mieux comprendre leur point de vue, on a posé quelques questions à Kaya Pawlowska, membre du Collectif romand de la Grève féministe et du PS, qui est aussi juriste.