C'est une annonce inattendue. Mardi 30 novembre, Jaguar a décidé de se mettre en pause jusqu'en 2025. Le constructeur automobile espère que cette période d'hibernation lui permettra de relancer l'ensemble de son autonomie électrique.
Dans l'attente, plus aucune nouveauté ne sera lancée. Pour atteindre ses objectifs de coûts annuels, l'entreprise britannique ne pourra donc compter plus que sur ses modèles Land Rover, récemment réédités pour la plupart, mais disponibles à la vente de manière réduite. Si aucune usine ne fermera, des rationnements ont tout de même été mis en place du côté des effectifs. Ces derniers étant déjà passés de 42 000 à 35 000 salariés selon les chiffres du Monde publiés mardi.
Le point de départ de cette réorganisation s'aligne dans le plan baptisé «Reimagine». Présenté en février 2021, il vise des objectifs très ambitieux:
Ces nouvelles constructions utiliseraient une plate-forme spécifique exclusive à Jaguar. Pour ce faire, celui-ci a prévu un investissement annuel de 2,5 milliards de livres (3,1 milliards de francs) dans des technologies d'électrification, de numérisation, et de services connectés. L'espoir étant notamment que cette nouvelle gamme 100% électrique réalise de meilleures ventes que celles observées jusqu'à présent.
La firme paie en effet ses échecs liés à l'absence de motorisations conformes aux normes environnementales et l'irrégularité dans ses renouvellements automobiles. Pour de nombreux analystes, le revirement à 180 degrés proposé, avec de telles ambitions élitaires, témoigne peut-être d'une future «revente pure et simple», suggère Le Monde. A l'instar des groupes Alfa Romeo et Fiat, qui n’ont jamais su retrouver leur niveau de ventes initial.
Pour l'heure, Land Rover joue un rôle de premier plan. Conservant son esprit tout-terrain et le segment du luxe, elle lancera six véhicules entièrement électriques dans les cinq prochaines années, le premier d'entre eux en 2024. (mndl)