Avec sa silhouette trapue, ses optiques rondes, ses feux arrière façon pixels et ses arches de roues marquées, la Hyundai Inster revendique d’emblée une identité forte. Ce n’est pas un hasard: cette mini-citadine dérivée de la Casper (modèle thermique réservé au marché coréen) a été entièrement pensée pour séduire une clientèle européenne, friande d’objets stylés, mais pratiques.
Longue de 3,82 m pour 1,61 m de large, elle réussit le tour de force de mêler minimalisme et personnalité. Une forme nouvelle de néo-rétro rafraîchissant, qui attire les regards sans tomber dans la caricature.
Derrière son gabarit hyper-compact, l’Inster cache une architecture remarquablement bien pensée. L’intérieur est spacieux, lumineux, modulable. Les sièges arrière coulissent sur 16 cm, leurs dossiers (comme ceux des sièges avant) se replient entièrement à plat, ce qui permet une configuration de quasi-camping-car. Résultat: un volume de coffre allant de 238 à 1059 litres, avec une longueur de chargement maximale de 2,20 mètres. Du jamais vu dans la catégorie.
La planche de bord regorge de solutions astucieuses (rangements ouverts, surfaces planes, prises de recharge) qui montrent qu’ici, chaque centimètre a été optimisé. On a l’impression d’être dans un modèle de catégorie supérieure (elle emprunte d'ailleurs le volant de la grande Ioniq 5), qui pense au quotidien, à la vie réelle et le bien-être à bord.
L’équipement de l'Inster n’a rien d’un modèle d’entrée de gamme. Selon la finition choisie, on trouve des sièges avant monobloc, un éclairage intérieur LED, des inserts personnalisables et deux écrans de 10,25 pouces, un pour l’instrumentation et l'autre le multimédia. Mention spéciale à l’affichage des angles morts qui s’active via les clignotants – une technologie habituellement réservée aux modèles supérieurs, sans parler d'une flopée d'assistances à la conduite.
Autre atout rare dans le segment: la fonction V2L (Vehicle-to-Load), qui permet d’utiliser la voiture comme source d’énergie pour alimenter des appareils externes, telle une bouilloire, un laptop ou même un vélo électrique. Une fonctionnalité aussi ludique que pratique.
Sous le capot, Hyundai propose deux configurations. Une version de base avec 97 ch et une batterie de 42 kWh, et une version plus musclée de 115 ch, couplée à une batterie de 49 kWh. Dans les deux cas, le couple atteint 147 Nm, suffisant pour une conduite vive et réactive en ville comme sur route.
Côté autonomie, on parle de 327 km pour la petite batterie, et jusqu’à 370 km pour la grande, des chiffres très corrects dans cette catégorie. En conditions réelles, la consommation s’est établie autour de 15 kWh/100 km, pour une autonomie crédible de 300 km. La recharge est également dans les standards du moment: entre 4 et 4h35 en courant alternatif (11 kW), et 30 minutes de 10 à 80% sur une borne rapide en courant continu (puissance maxi: 87 kW).
C’est là où l’Inster crée vraiment la surprise. Loin de se contenter d’être une «bonne élève» en ville, elle se montre dynamique et engageante à conduire. Grâce à son poids contenu (1450 kg), sa direction précise et sa réactivité, elle se faufile partout avec aisance, mais ne rechigne pas à prendre l’autoroute.
L’insonorisation est soignée, y compris à 120 km/h, et les relances sont franches, malgré la puissance d'apparence modeste de ses moteurs. Seul bémol: la suspension, un peu ferme sur revêtement abîmé, surtout avec les jantes de 17 pouces. Rien de rédhibitoire, mais un point à prendre en compte selon l’usage principal prévu.
Dans un marché en pleine mutation, l’Inster arrive au bon moment. Les citadines électriques abordables sont encore rares, et beaucoup d’automobilistes hésitent à franchir le pas, redoutant un compromis trop sévère sur le confort, l’autonomie ou l’équipement.
Commercialisée à partir de 23 990 CHF pour la version de base Pica (97 ch) et 34 500 CHF pour la version Vertex Cross (115 ch), l’Inster reste dans une fourchette très concurrentielle compte tenu de son niveau d’équipement et de ses prestations. Face à des modèles comme la Dacia Spring, la Fiat Grande Panda ou la Citroën ë-C3, elle se positionne comme une alternative plus aboutie, plus plaisante, plus valorisante.
Elle n’a peut-être pas l’aura vintage d’une Fiat 500 ou le parfum nostalgique d’une Renault 5, mais la Hyundai Inster n’en a pas besoin. Ce qu’elle propose, c’est une vraie voiture, bien pensée, bien construite, et franchement agréable à vivre. Avec son look distinctif, sa modularité impressionnante et un comportement routier étonnant pour la catégorie, elle prouve qu’on peut encore être surpris par une citadine. Et c’est tant mieux.