
La Hyundai Ioniq 5 N ouvre le chapitre des sportives électriques.Image: Hyundai
Watts On
Le constructeur coréen dégaine sa Ioniq 5 dans une version sportive «N». Dopée aux électrons, elle s’affuble en outre des gimmicks incontournables d’une sportive thermique: borborygmes d’échappement, boîte de vitesses à double-embrayage et à-coups, compte-tours, tout y est. Pour de faux, bien sûr, mais c'est sacrément réussi.
02.04.2024, 09:2902.04.2024, 09:29
Jusqu’ici, les voitures électriques à vocation sportive débordent, certes, de chevaux ou atomisent le 0 à 100 km/h en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Mais il manque à la plupart d’entre elles ce supplément d’âme, ce côté vivant, cette capacité à inciter à faire corps avec la machine qu’ont, encore, les thermiques, et qui fait d’une sportive une vraie sportive.
Mais ça, c’était avant. Car la Hyundai Ioniq 5 N vient bouleverser les codes. Les ingénieurs coréens nous ont imaginé une machine délirante, capable de singer presque à la perfection l’essence même de ce qui contribue à l’hédonisme automobile, aussi bien sur route que sur piste.

Une gueule d'enfer, mais pas seulement.Image: Hyundai
Pourquoi la Ioniq 5 N se distingue
Il y a, toutefois, des passages obligés pour se dire «sportive». Si la Ioniq 5 N emprunte la base de la familiale du même nom, elle s’en distingue toutefois de manière substantielle: longueur accrue (+80 mm), voies élargies (+50 mm), trains roulants spécifiques, assiette abaissée de 20 mm, coque rigidifiée, ou différentiel arrière mécanique piloté électriquement, le tout emballé dans une robe aux velléités affirmées.

Deux moteurs qui jouent de concert pour délivrer jusqu'à 650 ch et 770 Nm.Image: Hyundai
En dessous, la batterie passe de 77 à 84 kWh, pour autoriser jusqu’à 448 km d’autonomie. Grâce à son architecture 800 V, elle digère une puissance de recharge jusqu’à 350 kW, ramenant à 18 minutes seulement la charge de 10 à 80%. Les deux moteurs crachent ensemble jusqu’à 650 ch et 770 Nm, distillés forcément sur les quatre roues. Le décor est planté.
Deux voitures en une
Passons maintenant aux modes de conduite «Normal», «Eco» et «Sport», qui font de la Ioniq 5 N un sage crossover 100% électrique, tout au plus un peu plus voyant que les autres.

Sportivité et confort, les deux visages de la Ioniq 5 N.Image: Hyundai
La suspension pilotée et l’insonorisation assurent un confort de haut vol, le mode de conduite «one-pedal» permet de rouler en totale détente, lové malgré tout dans un baquet enveloppant en Alcantara. Les passagers arrière jouiront d’un espace royal, sur une banquette coulissante et rabattable 2/3-1/3. «Où est le sport dans tout ça», me direz-vous. J’y viens.
Le secret de la Hyundai Ioniq 5 N
La botte secrète de la Hyundai Ioniq 5 N est son volant bardé de boutons et palettes. Il demande, certes, un certain temps d’adaptation pour en saisir toutes les fonctions, menus et sous-menus, mais une fois cet écueil franchi, c’est un festival de réjouissances.

Le volant bardé de commandes et les écrans pour naviguer dans les divers menus paramétrables.Image: Hyundai
Le sésame est le bouton «N», qui dévoile le vrai visage de la Ioniq 5 N, fait d’une ribambelle de fonctions pré-programmées ou paramétrables:
- «N Grin Boost» porte la puissance de 609 à 650 ch durant 10 secondes pour atomiser le 0 à 100 km/h en 3,4 s.
- «N Drift Optimizer» permet de devenir le roi du drift.
- «N Torque Distribution» module le couple avant/arrière sur 11 niveaux.
- «N Race» gère l’énergie au mieux en fonction de l’usage sur circuit, selon que vous souhaitiez claquer un chrono ou profiter de la piste le plus longtemps possible.

Des compte-tours et un rupteur sur une voiture électrique.Image: Hyundai
Venons-en maintenant au plus bluffant: le duo «N Active Sound» et «N e-Shift». Le premier se charge de reproduire le son, au moyen des haut-parleurs, le son d’un 4-cylindres (celui de l’i30 N) plus vrai que nature. Avec, bien entendu, les «ratatatata» et «bangs» qui vont bien au lâcher de pédale des gaz.
Le «N e-Shift» simule la présence d’une boîte de vitesses à double embrayage et 8 rapports. Ensemble, ils confèrent à la Ioniq 5 N tous les attributs qui appartiennent habituellement à une sportive thermique. Le tout, bien entendu, au moyen de milliers de lignes de code informatique, ce qui rend la prouesse encore plus dingue compte tenu du naturel du rendu que ces outils délivrent.
Qu'en est-il de la Hyundai Ioniq 5 N dans la pratique?
Aussi bien sur route que sur piste, le résultat est tout simplement bluffant. Toutes les réactions du véhicule sont similaires à celle d’un véhicule thermique sportif. On en oublie même de garder un œil sur la jauge de charge/autonomie de la batterie, si anxiogène habituellement, tant on est aspiré par les sensations. Ronron du moteur au ralenti, passage de vitesses automatique qui module le niveau sonore et l’arrivée du couple, petit coup de gaz au rétrogradage, il ne manque rien.

La voiture est l'aise sur circuit comme sur route, même si le premier terrain sera plus occasionnel.Image: Hyundai
Sur piste, en mode manuel, on y ajoute les à-coups de transmission lors de passage des vitesses à haut régime et si on touche le rupteur, à 7700 tr/min fictifs, les coupures d’allumage et l’arrêt de l’accélération sont en tous points similaires aux véhicules thermiques. On se prend même à jouer avec l’engin, à le lancer dans les courbes, tenter une dérive, freiner tard et accélérer très tôt, tout est digéré avec une maestria vraiment impressionnante.

La Hyundai Ioniq 5 N promet jusqu'à 448 km d'autonomie.Image: Hyundai
Il y a un seul problème
Alors bien entendu, il reste un obstacle de taille, et non des moindres: le poids. Avec 2,2 tonnes bien tapées sur la balance et ses 4,72 m de long, la Hyundai Ioniq 5 N n’a rien de la sylphide pistarde.
Il n’en demeure pas moins que les ingénieurs coréens sont parvenus à bien juguler les effets négatifs de l’embonpoint, sur route à tout le moins, jusqu’aux limites de la physique. Une sortie circuit se soldera bien évidemment par des gommes usées jusqu’à la corde. On se rassurera en revanche sur le freinage, car la puissance du freinage régénératif est telle que les disques et plaquettes ne sont que rarement utilisés, même sur circuit.
L'achat est-il raisonnable?
Il est évident que pour les férus de circuits, une ballerine anglaise ou française, ou, pour les budgets plus costauds, une belle sportive italienne ou allemande sera plus exaltante. Mais le tour de force réalisé par Hyundai sur la Ioniq 5 N est à saluer et à marquer d’une pierre blanche.

Drifter avec un bolide de 2,2 tonnes est un exercice surprenant.Image: Hyundai
Oui, il est possible d’obtenir des sensations à bord d’une voiture électrique et à un prix mesuré: CHF 79'000.-. En poussant le curseur bien au-delà d’en faire une reine du départ arrêté de plus, comme cela semble la norme dans cette catégorie d’automobiles dites sportives pour l’heure, Hyundai nous rassure d’une certaine manière. Et on attend la suite avec impatience!
A propos de l'auteur:

Image: zvg
Jérôme Marchon est...
... un fan passionné de voitures depuis son plus jeune âge. Sa carrière professionnelle a pourtant commencé dans la finance. En parallèle de celle-ci, il contribue à créer un blog sur l'automobile, avant de fonder sa propre page, avant de prendre le poste de rédacteur en chef de la «Revue automobile». Depuis 2018, il travaille en tant qu'indépendant et écrit pour différents médias automobiles et généraux (print et web), en Suisse comme à l'étranger. Jérôme Marchon travaille également comme traducteur et conseiller en contenu rédactionnel pour des événements automobiles et des constructeurs automobiles.
Le prince Philip, époux de la reine Elizabeth et père de l’actuel roi d’Angleterre, séjourna régulièrement en Suisse, bien plus souvent que sa femme. En 1981, il participa par exemple au Championnat d’Europe d’attelage à quatre chevaux, qui avaient lieu à Zoug – et mit, au passage, le jury dans une posture délicate.
Le prince Philip, duc d’Edimbourg, est devenu mondialement célèbre en tant qu’époux de la reine Elisabeth II et père de l’actuel roi Charles III. A ce titre, il a prononcé 5496 allocutions, honoré 22 219 rendez-vous, et effectué 637 voyages à l’étranger, selon la comptabilité minutieuse tenue par la maison royale d’Angleterre.