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Notre avis sur «Wish, Asha et la bonne étoile» de Disney

Asha et sa bonne étoile Star, une mascotte en peluche toute kawaii qui semble venir tout droit du Japon.
Asha et sa bonne étoile Star, une mascotte en peluche toute kawaii qui semble venir tout droit du Japon. Disney

«Wish, Asha et la bonne étoile» l'hommage bien dommage de Disney

Le studio Disney qui fête cette année son centenaire a sorti Wish, Asha et la bonne étoile, son 62e long-métrage d'animation qui prend la forme d'un hommage paresseux.
30.11.2023, 18:5101.12.2023, 11:57
Sainath Bovay
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Disney a 100 ans, et comme toute vieille personne qui a réussi dans la vie, le célèbre studio s'est constitué un bien joli patrimoine, puisque qu'il est n'est pas moins que le plus puissant studio de cinéma à Hollywood. Cependant, comme tout centenaire, il peut lui arriver d'être gâteux, comme en témoignent ses trois dernières productions: Raya et le dernier dragon, Encanto et Avalonia, l'étrange voyage, dont les résultats étaient bien loin d'être magiques.

Son nouveau film, Wish, Asha et la bonne étoile, en salles ce mercredi, semble malheureusement suivre cette triste descente, bien loin des qualités triomphales de La Reine des Neiges et sa suite, dont on aurait aimé qu'il soit le film du centenaire tant les aventures d'Elsa arrivaient à une forme d'apothéose de l'essence qui compose un classique Disney.

Wish, Asha et la bonne étoile a donc été inspiré par la chanson When You Wish Upon a Star, le thème emblématique de Walt Disney qui fut composé pour Pinocchio, en 1940. Le film a été, en effet, développé comme un immense hommage à tout ce qui a fait le succès du studio pendant un siècle, reprenant les codes et caractéristiques des films de princesse ainsi que le thème majeur de toutes les œuvres de Disney, à savoir la concrétisation des souhaits.

La bande-annonce 👇

Vidéo: watson

Dans le royaume fantastique de Rosas, situé quelque part sur une île en Méditerranée, le roi Magnifico, sous ses aires faussement bienveillants, s'avère être un seigneur mégalo dépossédant les habitants de leurs aspirations et rêves pour son propre intérêt, considérant comme dangereux tout ce qui pourrait remettre en question son règne.

De cette métaphore du patriarcat et découvrant la nature sombre de son roi, la jeune Asha adresse aux étoiles un vœu auquel va répondre une force cosmique: une petite boule d'énergie prénommée Star (une mascotte toute kawaii qui semble venir tout droit du Japon). Ensemble, elles vont affronter Magnifico et rendre au peuple de Rosas les rêves de chacun.

Plein de clins d'œil

Le film a été écrit et produit par Jennifer Lee, directrice créative de Disney, qui a pris le parti d'intégrer à son récit un tas de clins d'œil appuyés aux grands classiques qui ont constitué l'imagerie légendaire de Disney: de Pinocchio à Blanche-Neige, en passant par la Belle au Bois Dormant, Bambi, Robin des bois et même Zootopia.

Des clins d'œil plutôt bien faits, qui évitent au film de sombrer dans un étalage de références et qui plaira assurément aux vieux fans de Disney. C'est bien la seule consolation pour les adultes qui accompagnera leurs enfants, tant le film n'a pas l'intelligence du double discours à la Pixar.

Mais, mais c'est moche?!

L'envie d'un retour aux sources ne se fait pas qu'au niveau du fond, mais également sur la forme. Pour renouer avec l'essence des films de Walt Disney, le long métrage a choisi de reprendre l'esthétique des aquarelles d'époque pour les appliquer sur les graphismes numériques, avec un résultat plus proche de l'animation traditionnelle et artisanale. Un choix de s'affranchir de l'imagerie photoréaliste des images de synthèses à l'instar des excellents Spider-Man: New Generation (2018) et de sa suite ou du Chat Potté 2: la dernière quête (2022). Disney ayant abandonné la 2D au profit du tout 3D au milieu des années 2000.

Cependant, si certains décors sont parfois sublimes et renvoient directement à un cinéma en voie de disparition, l'intégration des personnages en 3D à l'intérieur de ces mêmes décors s'avère finalement très décevante, donnant l'impression de regarder une œuvre sans ambition, avec un rendu pauvre plus proche d'un cartoon qui passerait un samedi matin sur une chaîne-câble que d'un véritable mélange de technique.

Une triste nouvelle sachant qu'il avait été question de réaliser un film entièrement en animation traditionnelle, comme le furent La Princesse et la Grenouille en 2009 ou Winnie l'Ourson en 2013. Une technique toujours capable de produire des chefs-d'oeuvres, comme en témoigne Le Garçon et le Héron d'Hayao Miyazaki sorti en octobre dernier, qui prouve, par son succès critique, que l'animation dessinée n'a rien à envier aux pixels.

Un ingrédient essentiel manque

Bon, et côté scénario, ça tient la route? Non. Le film semble avoir été réalisé par une intelligence artificielle à qui l'on aurait demandé de confectionner un film Disney. Doté de 200 millions de dollars de budget, Wish, Asha et la bonne étoile fait partie des longs-métrages les plus chers de Disney, et pourtant, il n'arrive aucunement à la cheville des scènes folles que pouvait proposer la mise en scène de la Reine des Neiges et sa suite ni de l'humour de Zootopia.

Découle de tout cela un film terriblement manichéen, avec une gentille jeune fille pleine de bons sentiments et, de l'autre, le méchant roi maléfique assoiffé de pouvoir, qui bien qu'il nous évoque sous bien des aspects la terrible Maléfique de La Belle au bois dormant où le Jaffar d'Aladdin, aurait mérité un peu plus d'épaisseur.

Magnifico aurait pu être une belle métaphore du patriarcat si il n'était pas aussi manichéen.
Magnifico aurait pu être une belle métaphore du patriarcat, s'il n'était pas aussi caricaturalement manichéen.Image: Disney

Là où le bât blesse, c'est dans les chansons. Aucun thème réellement impactant, aucun moment de grâce digne d'une comédie musicale. Des instants qui font pourtant partie de l'ADN Disney. Les moments chantés sont plus proches d'un prime de la Star Academy que d'une pièce de Brodway. On en regretterait presque Libérée, Délivrée, qui, bien qu'il ait brisé de nombreux parents, avait tout d'un tube.

Wish, Asha et la bonne étoile est à ranger directement au plus bas de l'étagère des productions Disney. Si le film plaît évidemment aux plus petits, il aura pour les adultes, un gout de pâtes au Ketchup. Un sentiment habituel lorsque l'on voit un mauvais film pour enfant, mais un peu plus dur à avaler s'il n'était pas censé honorer les 100 ans du studio. On se dit que pour l'occasion, Disney aurait peut-être dû renouer un peu plus profondément avec son passé et faire revenir sur le devant de la scène sa mascotte Mickey Mouse qui fit sa force pendant des décennies. En attendant, vivement La Reine des Neiges 3.

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Et la raison est, finalement, assez logique (mais si Doja Cat doit quand même le rappeler, c'est que ça n'est pas hyper clair pour tout le monde).

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