Le biopic de Christopher Nolan sur le père de la bombe atomique a remporté le prix du meilleur film dramatique. Il a également raflé les prix du meilleur réalisateur, du meilleur acteur dans un film dramatique pour Cillian Murphy, qui y incarne Robert Oppenheimer, et du meilleur second rôle pour Robert Downey Jr, qui prête ses traits à un politicien, grand rival du scientifique.
Parti favori avec huit nominations, le film a aussi raflé le prix de la meilleure bande originale et a devancé «Anatomie d'une chute», «Killers of the Flower Moon», «Maestro», «Past Lives - Nos vies d'avant» et «La Zone d'intérêt».
Le succès de l'autre favori, «Barbie», a été plus mesuré. Neuf fois nommée, la satire féministe de Greta Gerwig, qui voit la poupée peroxydée découvrir la misogynie du monde réel, n'a remporté qu'un prix, celui décerné au meilleur succès commercial, après avoir dominé le box-office mondial l'an dernier.
Elle a en revanche dû laisser «Pauvres Créatures» rafler deux Golden Globes, celui de la meilleure comédie et celui de la meilleure actrice dans une comédie, Emma Stone étant préférée à la star de «Barbie», Margot Robbie.
«Barbie» a aussi été devancée pour celui du meilleur scénario par le film français «Anatomie d'une Chute», qui a doublé la mise en raflant le titre de meilleur film en langue étrangère. De quoi confirmer l'attrait universel de la dernière Palme d'Or cannoise.
Et Paul Giamatti a remporté le Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie, pour son rôle dans «Winter Break». Un conte de Noël pour adultes où il incarne un professeur d'histoire psychorigide, forcé de passer le réveillon dans son lycée avec deux autres âmes esseulées: la cuisinière et un adolescent aussi doué que fragile.
«Barbie» a également été devancée pour le prix du meilleur scénario par le film français «Anatomie d'une Chute», qui a doublé la mise en raflant le titre de meilleur film en langue étrangère. De quoi confirmer l'attrait universel de la dernière Palme d'Or cannoise.
Emue, sa réalisatrice Justine Triet a raconté sa surprise de voir son long-métrage, qui raconte le procès d'une écrivaine accusée du meurtre de son mari et dissèque la dégringolade de leur couple, tant apprécié.
Pendant l'écriture avec son compagnon Arthur Harari, «nous n'arrêtions pas de nous dire que nous nous amusions beaucoup, mais que personne n'irait voir ce film», a-t-elle expliqué. Selon elle, le long-métrage «traite de la vérité et de l'impossibilité de la cerner.»
Le battage médiatique autour du phénomène «Barbenheimer», qui a rempli les salles partout dans le monde cet été, tombait à pic pour redonner du lustre aux Golden Globes, récemment rachetés et réformés par des investisseurs privés.
Longtemps considérée comme un tremplin vers les Oscars, elle a été minée par des scandales de corruption et de racisme ces dernières années. Pour sortir de cette mauvaise passe, l'association de la presse étrangère d'Hollywood (HFPA), qui avait créé ces récompenses et concentrait les accusations de manquements éthiques et d'amateurisme, a été dissoute.
La nouvelle organisation a largement diversifié le jury, en invitant des critiques issus du monde entier. Leonardo DiCaprio, Martin Scorsese, Oprah Winfrey... Le gratin avait répondu présent cette année, loin du boycott de la cérémonie de l'an dernier.
Parmi les autres têtes d'affiches, Lily Gladstone a remporté le prix de la meilleure actrice dans un film dramatique, pour son rôle d'amérindienne confrontée à l'avidité capitaliste et à une série de meurtres dans sa tribu, dans la fresque historique de Scorsese «Killers of the Flower Moon». «C'est une victoire historique, elle n'appartient pas qu'à moi», a souligné la comédienne amérindienne.
Côté télévision,«Succession», chronique des luttes de pouvoir au sein d'une famille à la tête d'un empire médiatique, a dominé, avec le prix de la meilleure série dramatique et des récompenses pour ses acteurs Kieran Culkin, Sarah Snook et Matthew Macfadyen.
La série «The Bear», qui plonge dans l'arrière-cuisine d'un restaurant de Chicago, a elle dominé les catégories comédies. Enfin la production américano-coréenne «Acharnés» a remporté le prix de la meilleure mini-série
(ats)