Paléo a dévoilé son programme ce mardi. Celui-ci est, mine de rien, toujours un petit événement dans les ménages romands. Comme à Noël, chacun retrouve son gamin intérieur en se réjouissant de découvrir ce que Santa a laissé sous le sapin.
On se tâte et l'on se perd en conjectures, pour deviner quels noms sortiront du chapeau. Et cette année, force est de constater que l'adrénaline était moins prégnante qu'en 2023, lorsque le nom de l'immense phénomène Rosalía avait été dévoilé. L'on avait en outre frémi en découvrant ceux de Aya Nakamura ou encore de Martin Garrix. A peine avait-on eu le temps de sourciller de scepticisme en découvrant que les Black Eyed Peas réduits au nombre de trois - et qui avaient eu le temps de perdre en vitesse à travers les années - allaient investir la plaine de l'Asse. Bref, Paléo 2023 nous avait fait éructer de joie.
Mais cette année, pas de montagnes russes émotionnelles. Avec Sean Paul, Gims, Booba, Mika, Major Lazer ou encore Christophe Maé, les têtes d'affiche ont certes de quoi nous réjouir, sans pour autant nous faire naître des petits papillons dans le ventre. On a presque eu l'impression de voir flotter, sur le bon vieil écran cathodique de notre ancien salon d'ado, un programme MTV. D'ailleurs, Paléo a bien conscience de jouer sur une vibe ultra-nostalgique:
Avec Sean Paul, c'est un regard dans le rétroviseur qui nous est tendu. Aujourd'hui encore, il est presque impossible de résister à danser lorsque passent les sons Temperature, ou encore l'indétrônable Baby Boy sorti en 2003 en featuring avec Beyoncé.
L'on retrouvera en outre un autre nom que l'on avait laissé dans nos archives de 2016, celui d'Olivia Ruiz, qui est revenue sur le devant de la scène avec l'album La Réplique, aux vibes plus latino, après plus de sept ans de pause. Avec IAM, ce sera en outre l'occasion de nous replonger dans la délicieuse période du hip-hop à textes percutants.
Paléo 2024 nous offre donc un menu «micro-ondes». Du réchauffé que l'on va tout de même saucer avec plaisir, ne serait-ce que pour se rappeler des saveurs passées. Néanmoins, l'on s'attendait à une locomotive d'une autre dimension. Cette année, exceptionnellement, notre cœur balancera entre la nostalgie du Paléo et les découvertes proposées par le Venoge Festival. A chacun son truc, non?
Par contre, l'on ne boude pas notre grand plaisir de découvrir en live l'immense phénomène afrobeat du moment, Burna Boy. L'on se réjouit déjà de vibrer sur les incontournables City Boys et I told them.
Autres belles intuitions de cette édition: donner une belle place à l'électro-variété de Zaho de Sagazan, et inviter la révélation francophone des derniers NRJ Music Awards, Nuit Incolore, et ses textes qui prennent aux tripes. L'artiste valaisan investira la scène Véga - et sautera l'étape du Club Tent - peu de temps après avoir fait briller Sion sous les étoiles.
Impossible en outre de ne pas être excité à l'idée de voir en live celle qui a envahi notre «For You Page» sur TikTok pendant des semaines, Maureen et son shatta explosif. Alors que le Venoge se paie Tayc et Dadju, l'on retrouvera à Nyon les chouchous de la GenZ, Gazo et Tiakola, qui nous ont récemment obsédés avec leur titre MAMI WATA.
Allez, on se voit cet été?