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Fast & Furious X: notre avis sur cette fin de saga

Dominic Torreto et «sa famille» sont de retour pour une ixième aventure toujours plus rapide, toujours plus furieuse
Après The Fast & The Furious, 2 Fast 2 Furious, Fast and Furious: Tokyo Drift, Fast & Furious, Fast Five, Furious 6, Furious 7, The Fate of the Furious et F9, nous voici enfin à l'épilogue, Fast X.Image: Universal

«Fast & Furious X»: la fausse conclusion d'une saga en roue libre

Dominic Torreto et «sa famille» sont de retour pour une ixième aventure toujours plus rapide, toujours plus furieuse, dans cette saga passée de la série B à la série Z et dont le dernier chapitre semble aller encore plus loin dans l'alphabet. Notre avis.
17.05.2023, 18:56
Sainath Bovay
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S'il y a bien une anomalie dans le paysage cinématographique hollywoodien, c'est bien la Fast Saga comme on la nomme aujourd'hui. En effet, ce qui était en 2001 une adaptation déguisée de Point Break où Paul Walker et Vin Diesel se tournaient autour en bombant le torse entre deux courses de voiture et des braquages de camion remplis de lecteur DVD (véridique, revoyez le premier) a pris une tournure qui lorgne entre le film d'espionnage et les superhéros Marvel.

Ainsi, après The Fast & The Furious, 2 Fast 2 Furious, Fast and Furious: Tokyo Drift, Fast & Furious, Fast Five, Furious 6, Furious 7, The Fate of the Furious et F9, nous voici enfin à l'épilogue, Fast X. Tels sont les titres originaux qui composent la saga, afin que vous puissiez admirer le talent des marketeurs d'Universal et leur capacité à générer des titres à partir de deux adjectifs.

Fast & Furious X, donc, est un épilogue qui sera découpé en trois films, rien que ça, comme l'a confirmé Vin Diesel lors de l'avant-première mondiale à Rome. L'histoire qui devait initialement se diviser en deux films se conclura sous la forme d'une trilogie pour «Dom» et sa bande de chauffards.

Pour tout savoir sur les coulisses de Fast X 👇

Vidéo: watson

Mais alors, est-ce que ce 10e volet tient toutes ses promesses? Allons-nous voir des tronçons d'autoroute être complètement détruits aux quatre coins du monde? Est-ce que la gravité va encore être dénuée de toute logique? Y aura-t-il un barbecue avec des bières Corona et un discours sur l'importance de la famille?

Alors oui, si ces éléments composent l'essence d'un Fast & Furious, tout y est présent. Mais pour autant, l'audace qui fit la réussite des 5e, 6e et 7e volets semble aujourd'hui bien loin.

Une voiture qui peut faire de sacrés sauts grâce à ses suspensions de l'incrédulité.
Une voiture qui peut faire de sacrés sauts grâce à ses suspensions de l'incrédulité.Image: Universal

La faute à une écriture pataude qui jongle en permanence entre hommages posthumes, caméos d'anciens personnages de la franchise et des scènes d'action qui veulent concurrencer Marvel tant le personnage de Dominic Torretto semble avoir des allures divines. Il incarne une sorte de super-héros mono-expressif dont le costume est constitué d'un débardeur et d'un crucifix autour du cou.

Un super-héros qu'on aurait sorti d'un coffre à jouets, parmi des tas d'autres figurines et de petites voitures avec lesquels on jouerait des scénarios tarabiscotés, mix improbable entre Mission:Impossible et une télénovela dont les personnages ont une fâcheuse tendance à sortir d'un chapeau.

Mais alors, qu'est-ce qu'on trouve sous le capot de Fast & Furious X?

Rio ne répond plus

Quand on est le dixième épisode d'une décalogie, on a évidemment de quoi piocher dans les précédents et c'est donc vers Fast & Furious 5 qu'il va falloir se tourner. Dans ce film qui a su relancer la franchise sur les rails, Brian O'Conner (Paul Walker, décédé en 2013) et Dominique Torretto ( Vin Diesel) s'en prenait à un homme d'affaires brésilien et véreux, Hernan Reyes, afin de lui voler son coffre. Tout ceci se terminait sur un pont de Rio, avec un tas de carcasses et évidemment, le cadavre du vilain Hernan.

Or, comme Fast & Furious, c'est avant tout une histoire de famille, il s'avère que le vilain de ce volet avait évidemment un fils et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de Dante Reyes, campé par Jason Momoa. Celui-ci compte bien faire payer à «Dom» la mort de son paternel alors que notre héros aspirait juste à griller des saucisses et à s'occuper de sa progéniture en compagnie de sa petite amie Letty (Michelle Rodriguez).

La bande-annonce 👇

Vidéo: watson

Le personnage de Dante a été calqué sur le Joker du film The Dark Knight de Christopher Nolan, qui, sous les traits de Jason Momoa, à l'air d'un Lenny Kravitz sous amphétamines. Survolté, imprévisible et surtout implacable, l'acteur hawaïen semble s'éclater dans ce rôle de grand méchant ayant toujours un coup d'avance. Un personnage haut en couleur qui à l'instar du Joker dénote avec le ton sérieux et monolithique de Vin Diesel, sorte de Batman chauve et en marcel, qui, au volant de sa Batmobile, est capable de toutes les prouesses.

Jason Momoa est si méchant qu'il porte du vernis à ongles et attache ses cheveux avec des chouchous.
Jason Momoa est si méchant qu'il porte du vernis à ongles et attache ses cheveux avec des chouchous.Image: Universal

Le film se déroule sur trois trames différentes. Celle de Dom, évidemment aux prises avec le vilain Dante ayant pris soin de faire exploser une puissante bombe (qui n'a fait évidemment aucune victime) au cœur de Rome. Ainsi, il a piégé les membres de la «familia» qui était en mission dans la capitale italienne et les voilà tous recherchés pour terrorisme. Dans cette bande en fuite, on retrouve toujours les personnages incarnés par Ludacris et son insupportable binôme comique qu'il compose avec Tyrese Gibson, qui seront accompagnés de Han (Sung Kang) et Ramsey (Nathalie Emanuel).

Quant à Letty, campée par Michelle Rodrigez, elle se retrouvera prisonnière de l'agence gouvernementale pour laquelle travaillaient nos héros et va devoir tenter de s'évader. Pour le reste, c'est évidemment la foire aux caméos, avec divers personnages venus des épisodes précédents, dont la particularité est d'être souvent d'anciens ennemis qui font preuve d'une rédemption étonnante. À croire que Dominique Torrento, ce Jésus Christ contemporain, est capable de laver les péchés de toutes ces âmes égarées, voir parfois, de les ressusciter.

On notera également au casting la présence de Charlize Theron, John Cena et Jason Statham qui furent les méchants d'autrefois ainsi que la présence d'une nouvelle venue en la personne de Brie Larson. L'actrice incarne une agente de l'organisation secrète pour qui la bande se retrouve à faire les 400 coups.

Fast & Marvelous

Après plus de 20 ans et 11 films (parce qu'il y a un spin-off), Vin Diesel et sa famille d'adoption orientée tuning veulent donc offrir un ultime baroud d'honneur destiné à offrir une fin digne de ce nom à cette aventure aussi extravagante qu'absurde tant tous les compteurs sont dépassés.

Fast & Furious X: critique d'une conclusion en roue libre
Baboulinet et son bouclier n'a rien à envier à Captain America.Image: Universal

La fin en trois parties, implique inévitablement une fin frustrante et un cliffhanger digne d'une fin de saison, car c'est ce qu'est la Fast Saga, un soap-opéra avec des explosions sublimées par une esthétique de clip reggaeton. Une structure qui emprunte aux films Marvel et leur format de films épisodiques où les scènes post-génériques teasent le film suivant, sorte de mignardise qui récompense le spectateur par un message subliminal indiquant que la suite est à venir, par exemple en annonçant le retour d'un personnage avec de très gros bras.

Le vrai baroud d'honneur qui fait plaisir, il est là 👇

Le long-métrage réalisé par le Français Louis Leterrier n'a pas l'étoffe des films les plus réussis de cette saga qui pédalent toujours un peu plus dans la semoule à chaque épisode. Les fans y trouveront leur compte, étant acquis à cette formule qui se déguste comme un menu Big Mac extralarge avec supplément viande. Pour les autres, on reste sur une bouillie cinématographique dont les scènes d'action grandiloquentes se suivent et se ressemblent.

Entre deux cascades en images de synthèses, on trouve également des scènes d'émotions forcées plus propices au malaise qu'à l'empathie pour ces personnages indestructibles dont les valeurs chrétiennes se résument à dire merci à la vie durant des bénédicités post-barbecue.

Néanmoins, le film demeure bêtement divertissant et doit sa seule bonne note par la présence de son méchant décadent et flamboyant. Jason Momoa cabotine comme ce n’est pas permis, au point d'en être embarrassant, mais malgré tout sympathique. Comme une sauce piquante sur un burrito mal emballé, il apporte un peu de saveur à un film qui est au cinéma ce que le Buffallo Grill est à la gastronomie.

Fast & Furious X, c'est aussi long que c'est con. Un doigt d'honneur à tout logique et au bout goût, mais qui se regarde tout de même avec un certain plaisir coupable et régressif pour peu que l'on ait grandi avec. Mais comme pour l'adolescence, c'est bien quand ça s'arrête (surtout quand on voit le prix de l'essence).

Fast & Furious X sort sur les écrans romands le 17 mai 2023.

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