En ce moment, sur Netflix, on peut regarder Mauvais Joueurs, la version française de Surviving Paradise. Une télé-réalité présentée par Claude Dartois, ancien candidat de Koh-Lanta, qu'il s'évertue à qualifier d'«expérience sociale» à chaque épisode. Bref, une télé-réalité avec des candidats qui auraient pu tout autant intégrer Les Apprentis Aventuriers ou La Villa des Cœurs Brisés. Chez les filles, c'est ambiance faux cils, faux ongles et botox, et chez les garçons, c'est ambiance muscles, tatouages et socquettes blanches.
Le but du jeu: intégrer une villa de rêve en créant des alliances, en gagnant des duels et en mettant en place des stratégies pour au final, gagner les 150 000 euros promis au vainqueur. La case départ, c'est la plage en contrebas de la maison. Le confort y est sommaire et dès le deuxième épisode, certains candidats sont à bout: marre de manger des lentilles, froid la nuit, mal partout à cause des lits de camp inconfortables. Ils n'étaient pas prêts pour ça. Ils pensaient participer à une télé-réalité classique, ils se sont retrouvés à partager une toilette à treize.
Au quatrième épisode, alors que certains candidats ont intégré la villa, d'autres sont toujours sur la plage: ils ont faim, ils manquent de sommeil et d'après eux, ils sentent mauvais. C'est à ce moment-là que deux nouvelles recrues font leur entrée dans le jeu (dans l'expérience sociale, pardon Claude).
Parmi elles, Jessica. Elle a 31 ans et elle vit à Genève. On la voit débarquer pimpante avec son chapeau champêtre, son pantalon moulant et son haut affriolant qui est probablement plus habitué à Nikki Beach qu'aux plages sauvages du Mexique. Alors que les autres candidats sont décrits comme caissiers, barmaids, DJ, sans emploi ou coachs sportifs, Jessica, elle, est rentière.
Or, d'après son compte Instagram suivi par près de 16 000 personnes, Jessica ne se tourne pas les pouces. C'est une working girl. Elle poste même des photos d'elle en plein travail dans son bureau, vu sur Le Rhône, rive gauche... bien sûr.
Mais alors, que fait-elle? Jessica a de multiples casquettes. Elle se décrit comme nutritionniste, event manager (organisatrice d'événements), présentatrice et PNL coaching. Rien à voir avec le groupe de rap, il s'agit d'une technique de développement personnel. Bref, elle est life coach.
Elle a une chaîne YouTube sur laquelle il ne se passe pas grand-chose. Elle a posté deux vidéos en sept mois et 22 personnes seulement la suivent. Mais Jessica semble terriblement occupée entre les galas qu'elle organise, les fêtes pour ses clients, les sorties en voiture de sport auxquelles elle est invitée. Elle adore les bolides et la conduite sportive.
Mais l'une de ses activités favorites, c'est évidemment partager des photos d'elle sur Instagram. Regardez avec quelle assiduité elle pose, tasse ou verre dans la main droite, visage de trois quarts. Même une IA n'arriverait pas à autant de régularité.
On peut le dire: Jessica est une influenceuse. Elle aime voyager, manger dans de sublimes restaurants et poster des photos d'elle, de dos, en écrivant en légende des phrases inspirantes du genre:
On ne voudrait pas vous spoiler de cette passionnante expérience sociale qu'est Mauvais Joueurs, mais en voyant Jessica arriver dans le jeu, on s'est dit qu'elle incarnerait cette Baby Doll qui pleurniche dès qu'il y a un peu de sable sur sa serviette de plage. Finalement, la candidate s'avère stratégique, mais discrète et plus calme que la plupart des candidats, ces excités du bocal qui s'insultent à coup de «baleine échouée» ou de «vicieuse de merde.»
Mauvais Joueurs est disponible depuis le 17 avril sur Netflix et les trois derniers épisodes ont été mis en ligne ce 1e mai.