On l'a tous vécu une fois dans sa vie: tout seul avec son amour-propre derrière le rideau, on enfile une douzième paire de ce foutu jean (encore trop juste), quand soudain:
Oui, Show Me Love de Robin S.
Nous sommes en 1993, les vitaminés Néerlandais de 2 Unlimited sont en mode No Limit au sommet des charts et la house music pour soirée Malibu ananas vit sa meilleure vie. Beyoncé a sans doute dû profiter de la pandémie pour dépoussiérer son vieil iPod. Six ans après l'album Lemonade, la star a décidé d'entrer par effraction dans toutes les cabines d'essayage du monde en piquant à Robin ce fameux petit gimmick de clavier Bontempi. Un sample qui va probablement vivre tout l'été dans les tympans.
Car son nouveau single, Break My Soul, démoulé dans la nuit de lundi à mardi sur l'internet mondial, casse effectivement la soul. Du moins, celle qu'on aurait pu attendre de la reine. Les fans de r'n'b sous Xanax sont inconsolables et les boomers sont aux anges. Certes, les petits trémolos typiques de celle qui run the world sont là, la came risque effectivement de faire trembler les popotins sur le sable, mais le virage est sec.
Elle l'avait dit elle-même: ces deux dernières années au ralenti lui ont permis de penser le monde, les drames, les tristesses, sa vie, son oeuvre. Et parfaire son retour discographique à la pince à épiler.
Reste que nous sommes à moitié rassurés: en parcourant les lyrics de ce succès en devenir (déjà en tête partout où c'est possible), on réalise que la queen a manifestement les mêmes petits tracas que vous. (Sauf que vous ne posez pas pour Vogue UK.)
On lui proposerait bien quelques quotes Instagram inspirantes pour retrouver la patate, mais c'est inutile. L'ex-gamine du destin est un phénix. Et quand on décide qu'il est temps de renaître, on change effectivement de job, on se plaint un peu (mais pour la forme et juste avant l'été), pour enfin baptiser sobrement son nouveau projet solo Renaissance.
On ne sait toujours pas grand-chose sur cet album. Sauf qu'il sort le 29 juillet et qu'il comportera 16 morceaux. D'ici là, on a tout le temps de réviser l'histoire (chaotique) de la house. En priant pour que ça ne vire pas méchamment à l'eurodance, sous prétexte de canicule.
Ah, et en parlant de cabines d'essayage: vous avez déjà écouté le nouvel album de Drake?
(fv)