Dans l’émission Quelle époque! diffusée le 16 septembre dernier sur France 2, l’humoriste et comédienne Muriel Robin s’était confiée sur sa carrière dans le cinéma et les obstacles qu’elle a pu rencontrer en tant que lesbienne. Une vérité, qui, outre-Atlantique, a trouvé son meneur de rébellion en la personne de Ryan Murphy.
Pour la petite histoire, Ryan Murphy est un scénariste, réalisateur et producteur américain à qui l'on doit notamment Nip/Tuck, Glee, Dahmer et évidemment American Horror Story.
Ouvertement homosexuel, il s'est toujours appliqué à faire jouer des acteurs et actrices LGBTQI+ dans ses productions. Il n'hésite pas à placer des thématiques queers et progressistes directement au centre de ses récits. Comme dans la minisérie Hollywood , sur Netflix, qui imaginait une diversité au cœur de l'âge d'or du cinéma, où encore Pose, qui explorait le milieu queer new-yorkais des années 80 en mettant sur le devant de la scène des actrices transgenres.
Ryan Murphy, c'est aussi une histoire de famille. Dans la série anthologique American Horror Story, voici 12 saisons que Ryan Murphy emploie un casting récurrent à la manière d'une troupe de théâtre, qui voit défiler des acteurs comme Peter Evans, Sara Paulson, Jessica Lange ou encore Emma Roberts.
Au fil du temps, la série a également accueilli beaucoup de personnalités américaines célèbres telles qu’Adam Levine, Naomi Campbell, Lady Gaga, Angela Bassetts, Kathie Bates et dorénavant… Kim Kardashian.
Le premier épisode est à retrouver ce 22 septembre sur la plateforme MyCanal, au lendemain de sa diffusion américaine.
Lancée en 2011 par son duo de créateurs, Ryan Murphy et Brad Falchuk, la saga American Horror Story s’est illustrée par diverses histoires horrifiques avec, comme seul fil rouge, le retour de ses comédiens d’une saison à l’autre, ou encore des connexions subtiles entre les récits. Si toutes les salves d'épisodes ne se valent pas, les aficionados de l'anthologie répondent présents chaque année. Comme son titre l'indique, American Horror Story explore différentes facettes du récit d'horreur propre à l'histoire américaine.
Ainsi, les intrigues prennent place dans des lieux comme une maison hantée, un hôpital psychiatrique ou un cirque. Les trames explorent des périodes historiques comme la chasse aux sorcières ou le génocide des natifs américains, en passant par des angles sociétaux, notamment en tirant sur la droite dure américaine conservatrice. Cette douzième saison semble avoir choisi l'angle du féminisme, en mettant au centre de son intrigue la maternité et le droit des femmes à disposer de leur corps, comme en témoigne le début de l'épisode avec une citation tirée de la Genèse:
American Horror Story: Delicate est adapté du roman Delicate Condition de Danielle Rollins. Ce thriller suit une femme convaincue que des forces sinistres sont à l'œuvre pour s'assurer que sa grossesse n'ait jamais lieu, laissant les hommes autour d'elle croire à l'hystérie. A l'écran, l'on s'immerge chez les riches avec une Emma Roberts incarnant une actrice célèbre souhaitant concevoir un enfant avec son mari, mais dont le désir de maternité va se transformer en cauchemar.
Une trame proche du film Rosemary's Baby (1968) de Roman Polanski qui suivait une jeune femme enceinte dans Manhattan. Cette dernière suspectait ses voisins, plus âgés, de vouloir lui voler son bébé pour l'utiliser dans un culte satanique. Une influence qui se ressent dans la série, adaptée avec des codes esthétiques contemporains et épurés où le diable s'habillerait en Prada.
De plus, la série utilise habilement une imagerie qui ne va pas plaire aux arachnophobes puisque l'araignée est une symbolique relativement présente, de manière pas toujours subtile. Néanmoins, on peut saluer l'audace d'aborder les traumatismes liés à l'accouchement et l'anxiété de la maternité, des sujets rarement explorés à l'écran.
Mettre une célébrité qui n'est pas un acteur dans son show, c'est s'assurer une promo bingo. Ryan Murphy est un habitué du procédé, et c'est vers Kim Kardashian qu'il s'est tourné pour incarner Siobhan, agente et amie d'Anna, le personnage d'Emma Roberts en proie à la paranoïa.
Bien qu'elle ait «hosté» une édition du Saturday Night Live a elle seule et fait une voix pour le film d'animation La Pat' Patrouille, ses rôles sur des plateaux se sont résumés à quelques minutes d'écran et des caméos d'elle jouant son propre rôle. Cette saison d'American Horror Story est véritablement son premier grand saut dans le monde de l'acting. Et force est de constater qu'elle s'en sort plutôt bien. Il faut dire que la star est aidée par le peu d'effort que le rôle lui demande, puisqu'elle incarne un personnage qui fréquente un monde qu'elle connait sur le bout des doigts.
Autre bon point, selon les images promotionnelles: Kim semble s'être physiquement investie pour se transformer en une parfaite créature fantasmagorique et arachnéenne. On l'imagine volontiers débarquer au fil des épisodes, suivant la plongée dans la folie du personnage principal.
American Horror Story: Delicate, débarque vendredi 22 septembre sur MyCanal. Cependant, en raison de la grève des scénaristes et des acteurs aux Etats-Unis, la fin n'est pas pour tout de suite. En effet, la série a dû être divisée en deux parties, car le tournage n’a pas pu être terminé. Pour les plus frustrés, il reste toujours 11 autres saisons à se mettre sous la dent.