Dans la cuvée 2022 des séries, The Bear fut la très bonne surprise de cette année-là, au point de voir son interprète principal, Jeremy Allen White, récompensé par un Golden Globe. The Bear se démarquait par un savant mélange de tension, de drame intime et familial, le tout saupoudré d'une légère dose d'humour. En huit épisodes, la série s'est imposée comme l'une des meilleures séries de l'année dernière d'un point de vue critique et populaire.
Si vous êtes ici, c'est que vous être avez probablement vu la première saison. Si ce n'est pas le cas, je vous invite à lire l'article ci-dessus et à vous jeter sur la série. Quant aux autres, vous êtes autorisés à continuer cette lecture.
Si vous vous souvenez bien, l’automne dernier, nous laissions la brigade du restaurant The Beef dans un certain état d’euphorie. Carmy, ce prodige de la cuisine forcé de reprendre la sandwicherie de son frère décédé, découvrait une note laissée par son frangin avant son suicide. Dans celle-ci, il lui léguait sa recette de spaghetti, et surtout des centaines de milliers de dollars qu'il avait cachés dans des conserves de tomates.
Un final émouvant aidé par un long monologue sur le deuil et bercé par le morceau Let Down de Radiohead. Ainsi, on découvre dans les dernières minutes de l'épisode que Carmy décide, avec l'aval de son équipe, d'ouvrir le restaurant haut de gamme de ses rêves. Exit donc The Beef, qui devient ainsi The Bear.
Si la première saison avait tout d'un numéro de l'émission Cauchemar en Cuisine sur M6 (en moins beauf), cette deuxième fournée garde le même cap et place son intrigue dans la rénovation complète du restaurant, qui sera évidemment chaotique.
L'équipe, toujours aussi dysfonctionnelle, va devoir s'adapter à ce changement de restaurant qui passe du fast-food à l'art culinaire, impliquant un développement pour chacun des personnages. Si Carmy, (Jeremy Allen White, le nouveau sex-symbol d'Internet) développera sa vie sentimentale, le reste de l'équipe, issu d'un milieu prolétaire, va devoir s'adapter aux us et coutumes du monde gastronomique.
Ainsi, Sidney (Ayo Edebiri), devenu co-chef, va nous faire goûter aux adresses de Chicago dans sa recherche d'inspiration pour la future carte. Richie (Ebon Moss-Bachrach) part, lui, se former auprès d’une cheffe étoilée. Un parcours que vont également suivre Tina, Ebra et surtout Marcus, qui s'en va maîtriser l'art de la pâtisserie à Copenhague. Une saison chorale qui cette fois va s'intéresser plus en profondeur à ses personnages secondaires, en les laissant respirer pour mieux les plonger dans l'enfer de la cuisine. The Bear est avant tout une série sur le chaos qui arrive à être poétique, un joyeux mélange de tons qui la rend si particulière.
Visiblement, The Bear a le mérite d'être devenu un nom suffisamment prestigieux pour que quelques têtes connues aient choisi d'y apparaître. Ainsi, au détour d'un épisode, vous pourrez croiser Bob Odenkirk (Better Call Saul), Sarah Paulson (American Horror Story), l'humoriste John Mulaney, Will Poulter (Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3) ainsi que les immenses Olivia Coleman (The Crown) et Jamie Lee Curtis (Halloween).
Mais au-delà de ses têtes connues, il est bon de se rappeler à quel point la série de Christopher Storer excelle dans son casting qui révèle des talents bruts. Autour du rôle central de Jeremy Allen White gravite une galerie de personnages résolument attachants, et brillamment incarnés. C'est notamment le cas avec Ebon Moss-Bachrach et Ayo Edebiri, qui dans leur rôle de Richie et Sidney, livrent une prestation puissante et pleine de justesse.
Un restaurant en plein service, c'est une bataille à livrer et The Bear nous le rappelle une fois de plus avec brio. Véritable montagne russe émotionnelle, la série oppresse comme elle galvanise, et oscille entre tensions, rires et larmes. On en ressort comme à la fin d'un repas en dix services dressé par une galerie de personnages formidables: fatigué, satisfait et surtout heureux.
Les 10 épisodes de la deuxième saison de The Bear sont disponibles sur Disney+ depuis le 16 août.