Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a étendu vendredi son empire industriel en Europe avec l'acquisition de 20% des activités sidérurgiques en crise du groupe allemand Thyssenkrupp, qui rejoignent un portefeuille déjà bien garni dans l'énergie, la distribution ou les médias.
Les deux entreprises discutent aussi de l'acquisition de 30% supplémentaires du capital de Thyssenkrupp Steel par la holding de Daniel Kretinsky, EPCG, a indiqué l'entreprise allemande dans un communiqué.
Le groupe ThyssenKrupp toutes activités confondues est valorisé actuellement à environ 3 milliards d'euros.
L'arrivée de Daniel Kretinsky intervient dans un contexte très difficile pour l'aciériste allemand, en souffrance depuis plusieurs années.
Le groupe fait face à une conjoncture difficile : l'industrie allemande est au ralenti depuis plusieurs trimestres et ne parvient pas à absorber l'offre surabondante d'acier sur le marché, dominé par les producteurs chinois.
ThyssenKrupp emploie actuellement environ 27 000 personnes. Mais du côté des représentants du personnel l'inquiétude domine.
Les représentants des salariés n'ont appris la nouvelle qu'à la dernière minute : «C'est ni un bon style ni un bon début», a souligné Jürgen Kerner, vice-président du principal syndicat allemand, IG Metall, ainsi que du conseil de surveillance.
Sur le principe, le syndicat n'est pas «contre» l'arrivée d'investisseur, mais il s'inquiète des menaces de licenciements et de fermetures de sites.
Avec cette acquisition, Daniel Kretinsky, déjà très présent dans le secteur énergétique, a dit vouloir apporter «une contribution importante à la décarbonisation de l'industrie sidérurgique», selon le communiqué.
En France, il s'est attaqué à la distribution et aux services en entrant notamment au capital du groupe Casino en 2019, avant que l'enseigne ne passe complètement dans son escarcelle en mars de cette année.
Le milliardaire tchèque est aussi présent dans les médias et l'édition, dans son pays mais aussi en France, via Lagardère Active, le groupe Le Monde jusqu'à l'automne dernier, le groupe Editis et une part au capital de TF1. (ats/jch)