L'Allemagne, l'Espagne et l'Afrique du sud ont apporté jeudi leur soutien au projet de taxation mondiale des plus riches, défendu par le Brésil à l'occasion de sa présidence du G20. La France s'est déjà dite favorable à l'idée.
Dans une lettre publiée par plusieurs quotidiens, dont Der Spiegel et El Pais, cinq ministres de ces trois pays mais aussi du Brésil assurent que cette initiative constituerait un «pas important» dans la lutte mondiale «contre les inégalités»:
Une situation qui «nuit au développement économique» et s'avère «corrosive pour la démocratie», poursuit cette lettre, signée notamment par la numéro deux du gouvernement espagnol Maria Jesus Montero, par la ministre allemande du Développement Svenja Schulze et le ministre sudafricain des Finances Enoch Godongwana.
Dans leur courrier, les ministres pointent «la persistance de lacunes» dans le système fiscal international, qui permet aux plus riches de réduire fortement leur niveau d'imposition: en moyenne, «l'impôt sur le revenu» acquitté par les milliardaires ne dépasse pas «0,5% de leur patrimoine», rappellent-ils:
Pour cette raison, ils disent juger favorablement l'initiative du Brésil pour une «coopération fiscale internationale inclusive, juste et efficace». «Il est temps que la communauté internationale prenne au sérieux la lutte contre les inégalités et le financement des biens publics mondiaux», concluent-ils.
Brasilia, qui assure depuis décembre la présidence tournante du G20, a fait de cette taxation mondiale l'une de ses priorités. Le Brésil s'inspire pour cela des travaux menés par l'économiste français Gabriel Zucman. Selon ce dernier, si les 3000 milliardaires de la planète payaient au moins l'équivalent de 2% de leur fortune en impôts sur le revenu, cet impôt mondial pourrait rapporter 250 milliards de dollars supplémentaires.
Mais l'idée d'une taxation accrue des plus fortunés se heurte depuis des années à l'absence d'une ambition internationale et aux difficultés d'accorder des systèmes fiscaux très différents. (ats/jch)