La Banque nationale suisse (BNS) a fait état, dans un rapport publié jeudi, d'un premier trimestre dans le rouge. L'établissement a enregistré une perte de 32,8 milliards francs, causée par le recul sur les positions en monnaies étrangères.
Comme à son habitude, la BNS a souligné que son résultat dépendait principalement de l'évolution des marchés de l'or, des devises et des capitaux. De fortes fluctuations sont donc la règle, et il n'est que partiellement possible de tirer des conclusions du résultat intermédiaire sur le résultat annuel.
Souvent, c'est surtout la force du franc suisse qui affecte le résultat de la BNS. Or, au cours du trimestre sous revue, c'est surtout la hausse des taux d'intérêt et la faible évolution des marchés des actions qui ont été la cause principale des pertes sur les positions en devises étrangères.
Comme chacun le sait, lorsque les taux d'intérêt augmentent, les obligations perdent de la valeur. Ces pertes ont représenté 25,1 milliards de francs. A cela s'ajoutent des pertes de cours de 10,7 milliards sur les actions et autres titres similaires, qui ont également souffert de la hausse des taux d'intérêt, mais aussi de la guerre en Ukraine.
Mais à cela se sont ajoutées des pertes liées au taux de change, pour un total de 3,4 milliards de francs, car le franc a eu tendance à se renforcer légèrement. La BNS a tout de même perçu des intérêts et des dividendes de 2,4 milliards de francs sur ses réserves de devises de plus de 900 milliards de francs.
Le gain sur le stock d'or résulte de l'augmentation du prix du kilo (en francs) de plus de 7% au premier trimestre, à 57 550 francs. C'est surtout la forte hausse de l'inflation et la guerre en Ukraine qui ont donné un coup de pouce au métal précieux.
En raison de sa forte dépendance aux marchés financiers, le résultat de la BNS peut aller dans les deux sens. Sur l'ensemble de l'année 2021, par exemple, la BNS a réalisé à la fin un bénéfice de plus de 26 milliards de francs, le premier et le deuxième trimestre ayant été positifs, et le troisième et le quatrième trimestre négatifs. L'année précédente, le bénéfice s'élevait à un peu plus de 20 milliards.
Mais il y a aussi des années où les pertes sont élevées, ce qui est à chaque fois surtout lié à une faible évolution de la bourse ou à un franc très fort. 2018 et 2015 ont été de telles années: les autorités monétaires locales ont enregistré des pertes de près de 15 milliards et de plus de 23 milliards respectivement.