Economie
Banques

La BNS met fin à l'ère des taux d'intérêt négatifs

La BNS met fin à l'ère des taux d'intérêt négatifs: ce qu'il faut retenir

La Banque nationale suisse relève à nouveau son taux directeur. Les autorités monétaires veulent contrecarrer les pressions inflationnistes.
22.09.2022, 12:3413.11.2022, 11:33
Plus de «Economie»

La Banque nationale suisse (BNS) met un point final à près de huit ans de taux négatifs. Afin de contrer une inflation persistante, l'institut d'émission resserre, pour la deuxième fois en autant d'examens trimestriels, sa politique monétaire, relevant son principal taux directeur de 75 points de base. Ce dernier passera ainsi dès ce vendredi de -0,25% à 0,5%.

Les taux d'intérêt vont-ils encore augmenter?

Le garant de la stabilité monétaire entend par ce biais «contrer la pression inflationniste qui s'est de nouveau accrue et en entraver la propagation à des biens et services moins touchés jusqu'ici par le renchérissement», précise le point de situation livré jeudi.

L'institution avertit, au passage, qu'il n'est «pas exclu que de nouveaux relèvements de taux soient nécessaires pour assurer la stabilité des prix à moyen terme».

Depuis combien de temps la Suisse a-t-elle des taux d'intérêt négatifs?

La BNS avait introduit pour la première fois en décembre 2014 des taux négatifs, en abaissant la marge de fluctuation du Libor – son taux de référence d'alors – entre -0,75% et +0,25%. Quelques semaines plus tard, le 15 janvier 2015, ce dernier passait complètement en terrain négatif en étant abaissé entre -0,25% et -1,25%, après l'abolition du cours plancher face à l'euro.

Par cette mesure, la BNS voulait empêcher une appréciation trop importante du franc. Inédit à l'époque, le taux négatif a depuis intégré durablement la panoplie de mesures à disposition de l'établissement. Thomas Jordan, président de la direction générale de la BNS précise:

«Il restera, à l'avenir aussi, un important instrument de politique monétaire auquel nous recourrons si nécessaire.»

Concernant l'appréciation du franc, le garant de la stabilité monétaire demeure «disposé à être actif au besoin sur le marché des changes afin de garantir des conditions de marché appropriées». La BNS pourrait donc acheter ou vendre des devises pour contrôler l'évolution de la monnaie nationale.

Comment ça se passe à l'étranger?

La hausse du taux directeur par la BNS intervient dans un contexte mondial de resserrement monétaire afin de contrer l'envolée de l'inflation. Mercredi soir, la Réserve fédérale américaine (Fed) a donné un nouveau fort tour de vis à sa politique monétaire et a averti qu'il lui faudrait resserrer encore, ce qui sera douloureux pour les ménages.

Le retour du taux directeur helvète en territoire positif était largement anticipé par les analystes et économistes. La Banque cantonale de Zurich rappelle à cet égard que la Suisse faisait figure de dernier des Mohicans sur le Vieux Continent.

Qu'est-ce que cela implique pour les gens?

Du côté des établissements d'importance systémique, Postfinance a d'ores et déjà annoncé la suppression, dès octobre, des ponctions de 0,25% sur les avoirs des particuliers dépassant 100 000 francs. Grands clients et institutionnels bénéficieront même d'une adaptation immédiate dès le 23 septembre. Le bras financier du géant jaune n'a par contre pas encore établi de calendrier pour un retour à la rémunération de l'épargne.

La fondation alémanique pour la défense des consommateurs SKS considère, elle, que les conditions sont désormais réunies pour un allègement des commissions bancaires et pour un relèvement des taux d'intérêt sur les comptes d'épargne. (jah/awp)

LCI sur Poutine: "Mais pourquoi vous aimez tant la bombe nucléaire?"
Video: watson
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Voici comment les Suisses investissent leur argent
En matière d'épargne, la majorité de la population suisse privilégie la prudence. Une nouvelle étude le montre: le compte privé et le compte d'épargne sont clairement les formes de placement les plus appréciées.

«Il ne faut pas parler d'argent», nous apprend-on dès le plus jeune âge. En Suisse, le sujet reste tabou, même avec nos proches. Les Helvètes ignorent donc à peu près tout de la manière dont leurs concitoyens gèrent leur fortune. Une nouvelle étude de moneyland.ch vient éclairer leur lanterne: la plateforme de comparaison pour les banques, les assurances et la téléphonie a interrogé 1500 personnes pour savoir si elles avaient de l'argent investi dans différentes formes de placement et, si oui, combien.

L’article