Les recettes de l'entreprise biennoise ont reculé de 14,6% à 6,7 milliards de francs, au gré d'une croissance organique en chute de 12,2%. Le bénéfice net a pour sa part dégringolé à 219 millions de francs, quatre fois moins que les 890 millions enregistrés un an plus tôt, a-t-elle fait savoir jeudi dans un communiqué. Les effets de change négatifs se sont chiffrés à 192 millions.
Le bénéfice opérationnel (Ebit) est passé à 309 millions, en chute de 74%. La marge afférente a reculé à 4,5%, contre 15,1% lors de l'exercice précédent. Elle s'élève à 10,6% dans le segment Montres & Bijoux, sans compter la production, précise le groupe. Le résultat opérationnel a été «fortement négatif» dans le secteur de la production pour l'ensemble de l'année «en raison du maintien délibéré des capacités de production et des places de travail», a expliqué la société dirigée par Nick Hayek.
Le conseil d'administration proposera un dividende raboté à 4,50 francs par action au porteur, après 6,50 francs au titre de 2023. Ces résultats se situent en deçà du consensus établi par les analystes consultés par l'agence AWP, qui tablaient sur un chiffre d'affaire de 6,99 milliards, un bénéfice net de 412 millions, une croissance organique fléchissant de 9,6% et un dividende de 4,90 francs par porteur.
Il y a quinze jours, le géant du luxe Richemont avait lui déjoué tous les pronostics en annonçant des recettes en nette hausse au troisième trimestre de son exercice décalé 2024/25, clos fin décembre. Durant la période sous revue, ses recettes ont augmenté de 10%, pour atteindre 6,15 milliards d'euros, un résultat qualifié «de plus élevé jamais atteint».
Face à cette contre-performance, Swatch met en avant une situation toujours difficile et la faible demande pour l'ensemble des biens de consommation en Chine, y compris à Hong Kong et Macau. Le groupe souligne cependant qu'il a réalisé des «ventes record et des gains de parts de marché aux Etats-Unis, au Japon, en Inde et au Moyen-Orient», avec la plus forte croissance pour les marques Omega, Longines et Tissot.
Pour cette année, le groupe suisse entend faire bonne figure, s'amarrant à des perspectives positives au niveau mondial.
Si la demande en Chine restera modérée, «il est attendu que les habitudes et le comportement des consommateurs chinois continuent à évoluer. Cela offrira de nombreuses nouvelles opportunités aux marques du groupe, fortement positionnées.»
Les analystes se montrent eux plus sceptiques. Chez Vontobel, Jean-Philippe Bertschy observe que la marché chinois demeure très fragile et incertain. «Les entreprises chinoises seront confrontées à des conditions de plus en plus favorables au fil de l'année», convient-il, «mais nous ne nous attendons pas à une forte reprise».
Chez Stifel, l'expert Rogerio Fujimori relève que l'exposition de la société à la Chine et la pression sur les marges en raison de la hausse des coûts des matières premières et de la force du franc «devraient maintenir les perspectives de croissance et la rentabilité en dessous de la moyenne du secteur du luxe».
Vers 10h35 à la Bourse suisse, la porteur Swatch se trouvait en queue de peloton, lâchant 5,0% à 155,10 francs, au sein d'un indice SLI en hausse de 0,4%. A titre de comparaison, son concurrent genevois Richemont se délestait de seulement 0,3%.
(ats/sia)