La banque centrale américaine (Fed) a relevé mercredi ses taux directeurs de trois quarts de points, la plus forte hausse depuis 1994. Son président a assuré que l'institution restait «déterminée» à lutter contre l'inflation galopante.
La Fed rappelle que l'invasion russe en Ukraine et les sanctions contre la Russie ont créé «des pressions supplémentaires à la hausse sur l'inflation et pèsent sur l'activité économique mondiale». Et les confinements anti-Covid-19 en Chine ont exacerbé les problèmes sur les chaînes d'approvisionnement.
Il s'agit de la troisième hausse d'affilée de ces taux, qui se situent désormais dans une fourchette comprise entre 1,50 à 1,75%, et donnent le ton pour les crédits accordés aux particuliers et entreprises.
L'institution s'attend par ailleurs à ce que le taux de chômage s'élève à 3,7% fin 2022 et 3,9% en 2023, quand elle le voyait à 3,5% en février 2020, juste avant la crise sanitaire, qui était le plus bas depuis 50 ans.
La Fed se démène d'autant plus pour juguler l'inflation que sa crédibilité est en jeu. Ses responsables ont affirmé pendant des mois que cette hausse des prix ne serait que temporaire, et ont, par conséquent, commencé seulement en mars à resserrer la vis.
La ministre de l'Économie et des Finances de Joe Biden, Janet Yellen, avait elle aussi reconnu ne pas avoir anticipé une telle hausse des prix. La Fed est indépendante du gouvernement fédéral, mais Jerome Powell a récemment été reçu par Joe Biden à la Maison-Blanche, avec Janet Yellen, pour une rare entrevue dédiée à l'inflation.
La forte inflation partout dans le monde, et ses effets sur les marchés, inquiètent au point que la Banque centrale européenne (BCE) a tenu mercredi une réunion extraordinaire, à l'issue de laquelle elle a promis d'agir pour calmer les tensions sur la dette souveraine. La semaine passée, elle avait annoncé qu'elle commencerait en juillet à relever ses taux. (ats/jch)