La Fed a sans surprise maintenu ses taux à leur niveau, mercredi lors de sa réunion. Elle pense les abaisser une seule fois en 2024, face au rebond de l'inflation du début d'année, et malgré de récents chiffres plus encourageants.
La banque centrale américaine (Fed) a laissé son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25% à 5,50% dans laquelle il se trouve depuis juillet dernier, son plus haut niveau depuis plus de 20 ans.
Point d'orgue de la réunion, les responsables de la Réserve fédérale ont indiqué qu'ils pensent en moyenne abaisser les taux à une seule reprise cette année, tombant à 5,1% fin-2024. Sur les 19 membres du comité de politique monétaire (FOMC), quatre n'anticipent aucune baisse, sept en voient une, et huit tablent sur deux.
Mi-mars, lors de la dernière actualisation, les responsables de la Fed anticipaient trois baisses.
Mais depuis, un rebond de l'inflation les a incités à la prudence, pour éviter une nouvelle flambée des prix. Le mois d'avril avait toutefois connu une timide amélioration.
Et en mai, l'inflation a ralenti à 3,3% sur un an contre 3,4% en avril, et même une absence de hausse des prix sur un mois, selon l'indice CPI de l'inflation, sur lequel sont indexées les retraites, et qui a été publié mercredi matin, juste avant que la reprise des débats à la Fed.
En maintenant ses taux à ce niveau, la Fed marque sa différence avec son homologue européenne, la BCE qui, le 6 juin, avait abaissé ses taux directeurs pour la première fois depuis 2019.
Mais la Réserve fédérale évolue sur une corde raide. Si elle commence trop tard à abaisser ses taux, elle risque de faire ralentir trop fortement l'activité économique, ce qui pourrait compromettre la belle santé du marché de l'emploi américain.
Et cela inquiète le parti démocrate du président Joe Biden, à moins de cinq mois de l'élection présidentielle qui l'opposera au républicain Donald Trump.
Deux élus démocrates du Congrès ont ainsi envoyé lundi un courrier au président de la Fed, Jerome Powell, l'avertissant qu'«une politique monétaire excessivement restrictive pourrait mettre en péril le marché de l'emploi vigoureux» aux Etats-Unis.
La Fed est indépendante du pouvoir politique, mais ses décisions ont des conséquences importantes sur l'économie américaine. (jch/ats)