Après avoir été l'une des plus prometteuses start-up américaines, WeWork n'est plus qu'à quelques pas de la faillite. Peut-être la fin de l'histoire, après une douzaine d'années d'existence seulement, qui l'ont vu passer de start-up ambitieuse à star déchue.
Ce n'est toutefois pas la fin de tout espoir de survie pour l'entreprise, qui espère pouvoir négocier une réduction «significative» de sa dette avec ses créanciers et restructurer ses activités. Afin d'aller au bout de ce processus, «WeWork et certaines de ses filiales ont entamé une procédure de mise sous protection du chapitre 11 et ont l'intention de déposer une procédure de reconnaissance au Canada», a indiqué le groupe dans un communiqué.
La procédure ne concerne pas ses filiales hors de ces deux pays, a ajouté le groupe, qui estime que ses «opérations mondiales vont se poursuivre, comme d'habitude».
«Il est temps pour nous de nous tourner vers l'avenir en nous attaquant énergiquement à nos anciens baux et en améliorant considérablement notre bilan», a affirmé le directeur général du groupe, David Tolley, cité dans le communiqué.
WeWork avait averti au début août le gendarme boursier américain (SEC) qu'il craignait pour sa survie. En cause, selon l'entreprise: les pertes financières, les besoins en liquidités et la baisse du nombre de locataires. Elle avait expliqué avoir perdu des milliards de dollars au cours des six premiers mois de 2023, à cause de la baisse de la demande liée aux mauvaises conditions économiques.
Autrefois star des start-up, WeWork a levé des milliards de dollars auprès de SoftBank Group. Mais la gestion controversée de son fondateur, Adam Neumann, a inquiété les investisseurs, qui ont fini par l'évincer en 2019. Puis la pandémie de Covid-19 a vidé les bureaux et l'entreprise n'est pas parvenue à se redresser, alors que la demande pour des locaux professionnels a chuté avec l'essor du télétravail.
Le groupe a été valorisé jusqu'à 47 milliards de dollars mais son action ne valait plus que 80 cents lundi soir à la clôture de la bourse de New York, pour une capitalisation boursière de 44,49 millions de dollars. (mbr/ats)