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Immobilier: les loyers vont «bientôt» augmenter en Suisse

Le manque de logements va s’étendre à un nombre croissant de régions, selon Raiffeisen.
Le manque de logements va s’étendre à un nombre croissant de régions en Suisse, selon Raiffeisen.Image: KEYSTONE

Pourquoi les loyers vont «bientôt» augmenter en Suisse

De plus en plus de ménages cherchent des logements, mais leur nombre diminue et leur prix va «bientôt» augmenter. C'est ce que soutient Raiffeisen, qui prévient: les choses ne vont pas s'arranger.
12.05.2023, 05:5612.05.2023, 07:44
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Avis de tempête sur le secteur immobilier suisse. Alors que le manque de logements s'accentue, les tensions s'accroissent sur le marché des logements locatifs. C'est ce qu'affirme Raiffeisen dans un rapport diffusé jeudi. Si «aucune pression majeure sur les prix n’est à signaler pour l’instant», la suite s'annonce compliquée:

«Tous les indicateurs pointent vers une nette augmentation de la température du marché»
Raiffeisen

De plus en plus de ménages recherchent des logements locatifs, mais ceux-ci se font plus en plus rares, indique le groupe bancaire. Désormais, les offres partent beaucoup plus vite. Au premier trimestre 2023, il ne fallait plus que 28 jours en moyenne pour qu’un logement locatif trouve preneur en Suisse. C’est environ une semaine de moins que la moyenne de 35 jours qui était encore relevée ces dernières années.

A cela s'ajoute le fait qu'aucune amélioration de la situation n’est en vue pour ce marché, déjà tendu dans bien des localités, poursuit Raiffeisen. «Une immigration dynamique va maintenir la demande à un niveau élevé», peut-on lire dans le rapport.

Parallèlement, l'offre devrait continuer à stagner, les investisseurs ne prévoyant pas à ce jour de développer l’activité de construction de logements. «Dans un contexte de hausse des prix de la construction et des coûts de financement, de durcissement des contraintes administratives et de flambée des coûts d’opportunité, les signes de surchauffe ne suffisent pas à accroître suffisamment l’attractivité des nouveaux projets de construction», explique Martin Neff, chef économiste chez Raiffeisen Suisse.

Pénurie de logements, hausse des prix

La Suisse se dirige-t-elle vers une pénurie de logements? Les chiffres globaux laissent entrevoir une situation moins tendue par rapport au passé: le taux d'appartements vides se situe à 1,31%, un pourcentage bien au-dessus de la moyenne à long terme de 1,07% enregistrée depuis les années 1980. Pourtant, les statistiques au niveau national ne disent pas tout: elles occultent le fait que le marché est déjà complètement asséché dans certaines régions, affirme Raiffeisen.

Et les choses ne vont pas s'arranger, bien au contraire. Tous les signes laissent entrevoir une nouvelle aggravation de la situation, affirme le groupe bancaire. Martin Neff complète:

«Le manque manifeste de logements va s’étendre à un nombre croissant de régions. D’ici l’année prochaine au plus tard, le taux de logements vacants devrait baisser nettement en dessous de sa moyenne à long terme»
Martin Neff, Raiffeisen

Résultat: comme les logements se raréfient, leur prix va «bientôt renchérir», déclare encore Raiffeisen. De plus, deux relèvements du taux d’intérêt de référence se profilent déjà pour cette année; «un autre facteur qui va tirer les coûts de logement fortement vers le haut dans un avenir proche pour un grand nombre de locataires».

Quelle est la suite? L'augmentation des coûts du logement va modifier le comportement des acteurs du marché, estime la banque. Les besoins en surface par habitant, encore en forte hausse récemment, devraient notamment baisser. Cela ne sera pourtant pas suffisant, ajoute le rapport.

«Il apparaît très peu probable que le marché parvienne à résoudre de lui-même ces problèmes croissants, du moins à court terme»
Raiffeisen

Le groupe bancaire en appelle donc à la politique, qui pourrait «actionner quelques leviers afin d’équilibrer un peu plus l’offre et la demande sur le marché du logement». Martin Neff liste les idées suivantes:

  • Limiter l’utilisation des appartements de vacances;
  • Promouvoir les bourses d’échanges de logements;
  • Repenser la protection des bâtiments historiques;
  • Réorganiser les terrains à bâtir.

Cela suffira-t-il? Pas certain. «Une chose est sûre», conclut Martin Neff: «Il n’existe pas de recettes simples pour atténuer les difficultés du marché du logement».

«Sans pesées d’intérêts douloureuses ni compromis décisifs, nous allons tout droit vers une pénurie de logements»
Martin Neff, Raiffeisen
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