La guerre coûte cher. Vladimir Poutine le sait bien. Même si le dirigeant russe aime à nier que la communauté internationale impose des sanctions à l'encontre de son pays en raison de l'invasion de l'Ukraine. Et que les caisses de guerre se vident lentement. Reste qu'il ne peut apparement pas ignorer les conséquences financières de cette «opération spéciale» qui dure depuis près de seize mois.
Et c'est pourquoi le gouvernement russe fait preuve de créativité. Afin d'injecter de nouveaux fonds dans les caisses, le ministère russe des Finances a récemment annoncé que les grandes entreprises devront s'acquitter d'un impôt unique sur les bénéfices exceptionnels. Selon Business Insider, cette taxe devrait s'élever jusqu'à 10%.
Un impôt sur les bénéfices exceptionnels («windfall tax») est une taxe spéciale et unique, prélevée lorsqu'une entreprise ou un secteur enregistre un bénéfice soudain et inattendu.
Dans l'annonce du ministère des Finances, il est dit que toutes les grandes entreprises qui ont réalisé un bénéfice de plus de 11,9 millions de dollars devront payer des taxes. Selon les analystes du Financial Times, il est probable que le secteur métallurgique russe et les entreprises qui font le commerce d'engrais soient les plus touchés. Dans ces secteurs, les entreprises ont continué à réaliser des chiffres d'affaires considérables l'année dernière, malgré les sanctions occidentales.
Le vice-premier ministre Andreï Beloussow a déclaré qu'il espérait que cette mesure rapporterait environ 300 milliards de roubles, soit environ 3,25 milliards de francs suisses.
Les autres explications de Beloussow semblent quelque peu douteuses: de nombreux oligarques propriétaires des entreprises seraient de si grands patriotes qu'ils ont eux-mêmes proposé la taxe.
Selon les informations officielles, cet argent sera utilisé pour les dépenses sociales. Le vice-premier ministre n'a toutefois pas donné plus de détails. Dans l'ensemble, la Russie a connu un déficit important depuis le début de la guerre. Les recettes provenant des exportations d'énergie, notamment, ont nettement diminué en raison des sanctions. (con)
(Traduit et adapté par Pauline Langel)